S’ils ont refusé d’ouvrir le débat avant l’heure, les 32 députés de la Commission des Affaires générales et institutionnelles (CAGI) ont donné quitus au président Alassane Ouattara pour poursuivre l’élaboration du projet de texte de la nouvelle constitution. Sur fonds de préparation des législatives...
À l’unanimité, les députés de la Commission des affaires générales et institutionnelles (CAGI) ont adopté, le 14 juillet, le projet de loi organique portant organisation du référendum pour l’adoption d’une nouvelle constitution. En attendant, ce texte, une fois élaboré, devra être voté à l’Assemblée nationale par les 2/3 de ses membres effectivement en fonction, avant d’être soumis à l’avis des Ivoiriens par référendum. Une seule question sera alors posée aux électeurs: «Approuvez-vous le projet de constitution proposé par le Président de la République ?» Faut-il le rappeler, à la faveur des rencontres avec les partis d’opposition et la société civile, le président Ouattara avait indiqué que la nouvelle constitution devra s’appuyer sur des points clés: la clarification des conditions d’éligibilité du président de la république, la création d’un poste de vice-président, et celle d’un Sénat. Présent à cette séance parlementaire, Kouadio Konan Bertin, dit KKB, membre de ladite commission et « chef de fil de la fronde des jeunes députés du PDCI », par ailleurs candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2015, a fait profil bas, contrairement à ses habitudes. Que cache ce mutisme partagé avec les députés Kramo Kouassi et Yasmina Ouégnin ? Auraient-ils décidé de rentrer dans les rangs, afin de ne pas être en difficulté lors du choix des candidats aux législatives par leur famille politique? Interrogé sur la question au téléphone par JDA, le député KKB a vivement réagi. « C’est du n’importe quoi. Je suis élu pour défendre les intérêts des Ivoiriens à l’Assemblée nationale », a t-il répondu, en précisant être en attente des textes avant de se prononcer. « Le député Gas- ton Ouassenan a été clair. Et pour une fois, je suis d’accord avec lui quand il dit dans un proverbe que quand un enfant n’est pas encore né, on ne lui donne pas de nom. Si le texte proposé est bon, on le dira. Si c’est le contraire, nous avi- serons », a-t-il ajouté.Pour sa part, l’opposition continue de contester la procédure adoptée pour l’élaboration de la nouvelle loi fondamentale. Elle appelle plutôt à la convocation d’une assemblée constituante, tout en s’opposant à la création du poste de vice-président et de celle d’un sénat. Les opposants demandent, par ailleurs, l’annulation de la création de la Chambre des rois, qu’elle considère être une institution budgétivore.
Ouakaltio OUATTARA