Depuis le samedi 8 juillet, Maître Brahima Soro, secrétaire général de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), jusqu'ici homme de l'ombre, préside désormais aux destinées de ce parti.
Son intérim à la tête de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI) n’aura duré qu’un mois. Désigné le 11 juin dernier après la démission de son leader fondateur, Gnamien Konan, Brahima Soro a été élu le 8 juillet à la tête de ce parti qui compte deux élus au sein de l’Hémicycle. Candidat unique, il a été nommé par acclamations à Yamoussoukro. « Il n’y avait pas de temps à perdre et il fallait éviter que l’intérim ne s’éternise », a lancé un militant avant les travaux du premier congrès du parti.
De l’ombre… Personnalité très peu connue de l’échiquier politique ivoirien, cet avocat, qui exerce au sein du cabinet Houphouët – Soro - Koné et associés depuis 2011, a toujours évolué dans l’ombre de son leader politique, Gnamien Konan. Les deux hommes se sont rencontrés à la direction de la Douane en 2002, structure où Brahima Soro exerçait déjà depuis 1997 en tant qu’inspecteur. Un poste qu’il occupera jusqu’en novembre 2008, tandis que Gnamien Konan en était le directeur général (2001 - 2008).
La confiance naît entre les deux hommes et quand Gnamien, en disgrâce avec le régime d’alors, décide de créer en janvier 2009 l’UPCI, Brahima Soro fait partie des premiers militants et figure en bonne place sur la liste des membres fondateurs. Ce seront ses premiers pas en politique. Titulaire d’un Diplôme d’études approfondies (DEA) en droit privé fondamental obtenu à l’université de Cocody, il est bombardé secrétaire général du jeune parti, qui s’allie aussitôt au Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). En 2016, il tente, au même titre que d’autres cadres de son parti, de briguer un poste de député. Sans succès. La moisson est maigre pour l’UPCI, mais le parti obtient 3 sièges, contre 1 lors de la législature précédente.
… À la lumière Membre du Conseil économique et social, Soro suit de près les dissensions entre son président et le RHDP, mais refuse de suivre ce dernier dans sa nouvelle aventure. Samedi dernier, la direction du RHDP se tient à ses côtés, et annonce son retour au sein de l’alliance. À 43 ans, figurant sur la liste des plus jeunes présidents de partis, Brahima Soro rêve déjà grand. « L’UPCI vivra et deviendra bientôt un instrument efficace de conquête du pouvoir. » Un signal aux alliés, auxquels il précise qu’il sera un « partenaire exigeant », mais aussi un message à son ancien président.
Malick SANGARE