Le collectif des avocats de la défense de Guillaume Soro et ses proches se sont retirés de la salle lors de l'audience du mercredi 27 mai au tribunal de première instance d’Abidjan. Mais l’avocat de Félicien Sékongo a décidé de se désolidariser de ces derniers.
L’entente entre les proches de Guillaume Soro incarcéré depuis décembre 2019 semble voler aux éclats. Après la rupture de Kanigui Soro avec le mouvement politique Générations et peuples solidaires (GPS), le départ d’Alphonse Soro et de bien d’autres, le cas Félicien Sékongo vient donner une autre tournure à ces défections. Début 2021, alors que les petits partis autour de Guillaume Soro décident de fusionner, Félicien Sékongo du MVCI s’y oppose et retire son soutien au GPS. Depuis lors, c’est la crise entre lui et son vice-président Alain Lobognon. Ce dernier accuse le coup, et à la veille du procès, décide à son tour de mettre fin à sa collaboration avec son co-détenu. Depuis lors, les deux « inséparables » se parlent peu et se soupçonnent mutuellement.
Dos à dos alors que le collectif des avocats de la défense de Guillaume Soro et ses proches se sont retirés de la salle lors de l'audience, l’avocat de Félicien Sékongo a décidé de se désolidariser de ces derniers. Motif du retrait, ces derniers se plaignent de n’être pas entrés en possession des pièces nécessaires à la tenue de l’audience, notamment, une bande audio qui fait partie des pièces de l’accusation. Une audio en instance d’être écoutée quand les avocats de la défense ont estimé qu’ils ne pouvaient pas écouter cette bande audio séance tenante pour défendre leur client alors que la partie adverse a eu le temps de s’en imprégner bien avant. Sauf que Maître Sackho, l’avocat de Félicien Sékongo voit les choses autrement. « Je suis présent à l’audience pour la cause unique de mon client, Félicien Sékongo et je reste dans la salle pour la poursuite de l’audience. » Même si le procès se poursuit sans ces derniers, les regards se tournent vers Félicien Sékongo qui semble avoir tourné « la page Guillaume Soro » pour « prendre son destin en main » évoque l’un de ses proches. Selon des indiscrétions, Félicien Sékongo aurait à maintes reprises reproché à Guillaume Soro de « privilégié certains prisonniers du GPS par rapport à d’autres. » Une position qui fait craindre l’entourage de Guillaume Soro sur la possibilité de voir Félicien Sékongo faire plonger ses camarades lors de ce procès qui verra pour la seconde fois le jugement de Guillaume Soro par contumace.
Yvan Afdal