Après s’être à plusieurs reprises opposé à la composition actuelle de la Commission électorale indépendante (CEI), sans pour autant en retirer son représentant, le Président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan, réconforté dans sa position par la Cour africaine des droits de l’Homme, a saisi le 12 mars la Chambre administrative de la Cour suprême. Une saisine qui a peu de chance d’aboutir en sa faveur. En face, le gouvernement, qui n’est pas disposé à réviser la CEI, qu’il juge « consensuelle et crédible », soutient que la « réforme ne se justifie guère, en l’absence d’un modèle de mécanisme électoral idéal ». S’il n’en propose pas un, le Président de Liberté et démocratie des peuples (LIDER), Mamadou Koulibaly, milite pour une CEI sans représentants de partis politiques, apportant ainsi de l’eau au moulin de certains membres du parti au pouvoir, le Rassemblement des républicains (RDR), qui souhaitent voir les élections organisées désormais par le ministère de l’Intérieur. Quant à la branche Sangaré di FPI, elle récuse tout simplement la CEI actuelle et refuse de participer à une quelconque élection organisée par cette dernière. Un dialogue de sourds qui profite à la mouvance au pouvoir (PDCI, RDR, UDPCI, MFA) qui tire largement profit des incessants boycotts d’une partie de l’opposition. L’équipe de Youssouf Bakayoko, quant à elle, loin des débats politique, juridique et judiciaire autour de sa composition, continue de travailler et espère terminer normalement son mandat, qui court jusqu’à 2020.