Putsch au Burkina : Le procès de la CEDEAO ?

L’issue de ce procès situera sans doute les responsabilités dans ce push manqué au Burkina Faso.

Entamé depuis quelques mois, le procès du putsch manqué au Burkina Faso, dans lequel sont poursuivis les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, semble faire ressortir une sorte de double jeu de la CEDEAO à l’époque.

Ouvert en février 2018, puis suspendu, le procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso a repris depuis le mercredi 21 mars.  Au total, 84 accusés sont jugés, 18 civils et 66 militaires, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, cerveaux présumés de la tentative de coup d’État. Des soldats du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré, faisant 14 morts et plus de 250 blessés.

Un procès, quatre pays À cette époque, le Président Alassane Ouattara accorde l’exil dans la foulée à « son ami Blaise Compaoré ». Macky Sall est Président en exercice de la CEDEAO et Faure Gnassimbgé à la tête de l’UEMOA. Alors que se déroule la présentation des pièces à conviction contre les accusés, la Cour de justice de la CEDEAO a rejeté mi-mars une demande des avocats du général Djibril Bassolé, qui plaidaient pour le retrait des écoutes téléphoniques du dossier. Dans des bandes sonores tour à tour attribuées à Guillaume Soro (Ex Président du Parlement ivoirien), Djibril Bassolé et Gilbert Diendéré, les noms des trois chefs d’État sont cités. Si les conversations ne les impliquent pas directement, « vu leurs responsabilités à l’époque, il est plausible que ces Présidents aient joué un rôle afin de perturber la transition militaire de l’époque », confie un haut responsable burkinabé. Dans l’une des bandes sonores diffusées le vendredi 29 mars par le parquet militaire, on entend Guillaume Soro encourager le général Diendéré et ses hommes à ne « pas abdiquer », même si le coup d’État est en train de virer à l’échec. Pour le parquet militaire, ces enregistrements confirment la duplicité de la CEDEAO, écartelée entre « une position officielle et une autre officieuse » lors de cette crise. « Ce n’est pas le procès de la CEDEAO, mais des acteurs-clés de cette union semblent avoir été impliqués aux niveaux diplomatique, logistique et financier », croit ce dernier. À Ouagadougou, l’on ressent chez la population un espoir de justice, mais surtout le besoin de vérité à travers les différents témoignages et les confrontations. Des révélations qui dérangent dans les palais présidentiels de la CEDEAO et provoquent parfois quelques malaises, confie un diplomate en poste à Dakar.

Ouakaltio OUATTARA

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