Il n’est pas étranger à l’organisation des élections. Magistrat hors hiérarchie, Ibrahime Coulibaly - Kuibiert est depuis le 30 septembre le nouveau Président de la CEI. Premier challenge, organiser des élections transparentes en octobre 2020.
En 1996, quand il obtient son diplôme d’aptitude à la profession de magistrat de l’ENA, Ibrahim Coulibaly - Kuibert est loin d’imaginer qu’une belle carrière s’ouvre devant lui. Son premier poste le conduit à Bouaké, où, de 1996 à 2002, il est substitut du Procureur en charge de la voie publique et de l’état-civil, avant de faire son entrée dans le corps des enseignants de l’université de la même ville. Quand éclate la rébellion de septembre 2002, il devient le substitut du Procureur au Tribunal du Plateau à Abidjan, chargé de la lutte contre les infractions commises aux moyens des NTIC, devenues plus tard cybercrimes.
Méticuleux Ibrahime Coulibaly - Kuibiert était, depuis le 24 mars 2015 et jusqu’au 30 septembre, le Secrétaire général du Conseil constitutionnel. Désormais Président d’institution, il succède à Youssouf Bakayoko, qui a occupé ce poste de 2010 à 2019. Observateur électoral pour le compte de la CEDEAO au Sénégal en 2012 et Commissaire central à la Commission électorale indépendante (CEI) pour le compte du Conseil supérieur de la magistrature à Yopougon en 2011, il est un habitué des processus électoraux. « En tant que Secrétaire général du Conseil constitutionnel, c’était lui la cheville ouvrière. Un travailleur infatigable, qui se donne à fond sur les dossiers. Il prend tout à cœur et avec lui il n’y a pas de demi-mesure », confie l’un de ses collaborateurs. Coulibaly - Kuibiert, 53 ans et père de 5 enfants, est Officier dans l’ordre national ivoirien. À la CEI, il est attendu de lui du professionnalisme. Son plus grand challenge avant l’élection présidentielle d’octobre 2020 sera de gagner la confiance des Ivoiriens et des différents partis politiques qui lorgnent le fauteuil présidentiel. Il en est conscient, confie l’un de ses proches. « C’est un homme de principe, rigoureux. Il a conscience que la tâche ne sera pas facile. Mais il échoue rarement dans ses missions et celle-ci est d’organiser des élections transparentes, crédibles, et dont les résultats seront acceptés de tous », explique l’un de ses collaborateurs lorsqu’il était Chef de cabinet du Président de la Cour suprême. Cette fois, la tâche ne s’annonce pas aisée et le chemin est quasiment tumultueux, car la crise postélectorale de 2010 est encore vive dans les mémoires. Réussir des élections sans violences et donner aux Ivoiriens l’envie d’aller aux urnes sera son objectif-clé. En attendant, son équipe est attendue sur la rédaction du nouveau Code électoral.
Ange-Stéphanie DJANGONE