Le procès du putsch manqué de 2015 au Burkina Faso s'est ouvert, mardi 27 février en début de matinée, à Ouagadougou, avant d'être suspendu sine die dans l'après-midi, après le retrait de tous les avocats de la défense. Ces derniers contestent la légalité du tribunal militaire.
Au total, 84 accusés, 66 militaires et 18 civils, sont jugés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, cerveaux présumés du coup d'État manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés. Les Burkinabé avaient par la suite qualifié cette tentative de « coup d’Etat le plus bête du monde ». « Nous nous retirons parce que la juridiction devant juger cette affaire n'est pas légale. Nous récusons ses membres », a argumenté Me Michel Traoré, avocat de l'ancien chef d'état-major Boureima Kéré, à sa sortie de la salle des banquets de Ouaga 2000 transformée pour l’occasion en salle d’audience. Une position reprise par Me Mathieu Somé, avocat du général Diendéré. Les avocats de la défense ont obtenu un premier report de deux semaines.
Me Guy-Hervé Kam, l’un des avocats des parties civiles, a dénoncé une « manœuvre dilatoire ». « Le retrait des avocats montre simplement la volonté des accusés de ne pas être jugés. Ils vont utiliser les moyens les plus hasardeux pour faire durer le procès ».