L’opposition ne baisse pas la pression sur la Commission électorale indépendante (CEI). Pour le renouvellement des membres des Commissions électorales locales (CEL), le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Front populaire ivoirien (FPI) ont respectivement invité leurs commissaires locaux à ne pas s’associer au processus. Une situation qui devrait paralyser le fonctionnement de ces commissions et apporter de l’eau au moulin de l’opposition, qui estime que la CEI est déséquilibrée et qui réclame depuis longtemps une profonde réforme de l’organe électoral. Ce qui pourrait présager d’un boycott de toute l’opposition pour les scrutins à venir. Et qui aurait pour conséquence d’exacerber les tensions. Cette réforme des CEL devait permettre au PDCI d’avoir des représentants au sein de ces commissions. Mais, avec la nouvelle donne, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) devrait être le seul parti politique à y participer. Un déséquilibre que les observateurs politiques n’ont pas vu venir, au lendemain de la proclamation des quatre candidats retenus pour le scrutin présidentiel, prévu pour le 31 octobre. Sur 44 dossiers de candidatures déposés, le Conseil constitutionnel n’en a retenu que 4, dont les candidatures de 3 représentants de partis politiques (RHDP, PDCI, FPI) et 1 indépendant. Ces formations sont représentées dans la commission centrale de la CEI et pourraient demander à leurs mandants à la commission centrale de démissionner. Ce qui aura pour conséquence de mettre à mal le fonctionnement de la CEI.
Yvann AFDAL