Après avoir été pointé du doigt dans la manipulation de plusieurs élections dans certains pays, Facebook a décidé de s’investir pour polir son image. Et, s’il continue à jouer un rôle prépondérant dans les débats citoyens à travers le monde, il souhaite un effort pour prévenir tout type d’abus sur ses plateformes, en particulier lors des périodes électorales.
Indexé à plusieurs reprises pour ingérence électorale, le réseau social Facebook multiplie les actions afin de lutter contre la désinformation et la dissuasion d’aller voter et accroître la transparence en matière de publicité politique. Facebook dispose depuis peu d’un ensemble de politiques mondiales appelées Standards de la communauté, qui précisent ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas sur ce réseau et Instagram. Cela avec des règles strictes en matière d’incitation à la violence et à la haine, de dissuasion d’aller voter et de harcèlement.
Difficiles débuts Entre avril et juin 2020, Facebook annonce avoir désactivé 1,5 milliard de faux comptes à l’échelle mondiale, soit une hausse de 800 millions par rapport à la même période en 2018. En Côte d’Ivoire, il s’agit de plus de 200 faux comptes et pages attribuées à des partis politiques. Au début de l’année 2020, Facebook a rendu ses outils sur la transparence des publicités politiques obligatoires en Côte d'Ivoire. En conséquence, toute personne souhaitant diffuser des publicités politiques en Côte d'Ivoire doit désormais faire l’objet d’un processus de vérification pour prouver son identité et sa résidence dans le pays. Toutes ces mesures devraient permettent de procéder au retrait de contenus de désinformation pouvant conduire à de la violence ou à des dommages physiques. « Nous sommes convaincus que les discussions et débats politiques doivent être transparents pour chaque votant. C’est pourquoi nous avons introduit ces dernières années un certain nombre d’outils qui apportent plus d’informations sur des publicités politiques diffusées sur Facebook et Instagram », explique le réseau social. Mais, dans la pratique, les choses semblent difficiles. Entre liberté d’expression, appels à la violence lancés parfois par des internautes et diffusion à grande échelle de contenus (textes, images et vidéos violentes), Facebook a du mal à suivre le rythme imposé par les internautes ivoiriens. La toile locale fait face au partage à grande échelle de fausses informations et occasionne, tant chez Facebook que chez le législateur ivoirien, des difficultés dans le traitement de ces questions.
Yvann AFDAL