La pression ne baisse pas au niveau des villes ivoiriennes qui partagent une frontière avec les pays limitrophes. Les forces présentes sur ces différentes positions ne ferment presque plus l’œil depuis les alertes des attaques terroristes.
Le mardi 21 septembre, le Président de la République Alassane Ouattara recevait en audience le général Stephen J. Townsend, le commandant militaire des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom). Au menu des échanges, la situation sécuritaire dans la sous-région et la coopération militaire entre la Côte d’Ivoire et les Etats-Unis. En plus de l’allié français, la Côte d’ivoire veut ainsi multiplier les collaborations dans la lutte contre l’avancée du terrorisme. La zone opérationnelle nord qui permet de passer une posture défensive avec une forte capacité de réversibilité en mission offensive, en vue d’empêcher toute infiltration de ces groupes armés sur le territoire national a toujours a pour objectif de renforcer les capacités opérationnelles des troupes déployées dans le cadre de l’opération « Frontières étanches » lancée depuis juillet 2020.
Inquiétude La vigilance est accrue désormais dans les villes de Tengrela, de Ferké, de Ouangolo, de Bouna qui vont frontière avec le Burkina et le Mali. Pour cause, début août, plusieurs alertes d’attaques terroristes imminentes avaient été lancées. S’ils n’arrivent pas encore à contrôler une partie du territoire ivoirien comme c’est le cas au Mali et au Burkina, les terroristes n’ont guère abdiqué. Entre séduction des jeunes sans emplois, menaces envers les populations pour leur collaboration avec les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), les terroristes multiplient des incursions en territoire ivoirien dans le but de surprendre les FACI. Selon une source sécuritaire, le tri des informations s’avère souvent fastidieux sur les lignes frontalières. « Il faut pouvoir trier une bonne information d’une dénonciation calomnieuse afin d’éviter toute bavure et continuer à rassurer les populations. » Depuis leur déconvenue en avril dernier à kafolo où, la riposte des FACI les avait déroutés, les terroristes de la katiba Macina n’ont pas cessé de ruminer leur vengeance. Avec le putsch en Guinée, certains soldats craignent que l’instabilité de ce pays puisse avoir un impact négatif sur les frontières ouest du pays comme c’est le cas avec les frontières nord. Une telle probabilité aura pour conséquence d’éparpiller les forces ivoiriennes et de compliquer encore plus leur travail sur le long de la frontière nord ivoirienne. Déployées à ces différentes frontières, les FACI doivent également faire face à l’insécurité quotidienne menée par des coupeurs de routes.
Ange Stéphanie DJANGONE