Dès sa sortie de prison, Alain Lobognon avait assuré l’opinion d’avoir l’accord de Guillaume Soro en vue de mener des actions de réconciliation entre ce dernier et le Président de la République, Alassane Ouattara. « Faux », rétorque Moussa Touré, le chef de la Communication de Guillaume Soro, ajoutant que « M. Lobognon l’a joint ce jour (lundi 28 juin) dans l’après-midi, pour lui expliquer les motivations de cette initiative personnelle ». Une sortie qui n’a pas été du goût d’Alain Lobognon et de son entourage, soupçonné de vouloir à son tour « rompre les liens » avec Guillaume Soro, comme d’autres anciens compagnons. Après la dissolution du parti Générations et peuples solidaires (GPS) et la condamnation de son leader à perpétuité, la galaxie soroiste se retrouve isolée et en marge du jeu politique. Le bras de fer entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara, qui dure depuis bientôt trois ans, est largement en défaveur de ce dernier et de ses proches, dont plusieurs ont été condamnés, sont en exil ou l’ont abandonné. Retournés au RHDP, certains cadres auparavant proches de Guillaume Soro connaissent des fortunes diverses. C’est que la suspicion est vive entre « anciens compagnons de lutte » et que chacun est sur ses gardes. L’initiative d’Alain Lobognon divise au sein de sa famille politique et les obstacles s’annoncent déjà, tant à l’interne qu’en face, au sein du RHDP, où l’on ne voit pas toujours d’un bon œil certains revirements spectaculaires.
Yvan AFDAL