Emmanuel Niamien Ngoran /« Être le poulain de Bédié ne suffit plus »

Neveu du président Henri Konan Bédié, il a toujours été pressenti, selon la tradition Akan, comme le successeur de ce dernier au sein du PDCI, et figure sur la liste des potentiels candidats de son parti pour 2020. Des ambitions de plus en plus contrariées.

Son limogeage, le 12 juillet, de l’inspection générale de l’État (IGE) en aura surpris plus d’un. Emmanuel Niamien Ngoran, Vice – Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) n’a pas reçu de véritable soutien de son parti, qui, dans un communiqué rendu public le 17 juillet, a indiqué « prendre note », tout en indiquant que « la décision est motivée par son échec aux élections législatives de décembre 2016. »

La chute Son nom figure pourtant en bonne position sur la liste des potentiels candidats du PDCI à la présidentiel de 2020. Jamais élu, il avait lorgné le poste de député dans la circonscription de Daoukro (ville natale de Bédié), afin de se donner une certaine légitimité, au même titre que les autres prétendants à la course pour 2020 au sein de son parti. C’était sans compter sur la dextérité d’Olivier Akoto Yao, filleul et gendre de HKB, qui, sous la bannière d’indépendant, a raflé la mise. Cette défaite aura contribué à faire baisser la cote de celui qui, il y a 18 ans, avait financièrement soutenu le président Bédié, renversé par un coup d’État en 1999 et contraint à l’exil au Togo, puis en France. Pendant cette période, Niamien avait décidé de rester auprès de son mentor. Les deux hommes ne se sont d’ailleurs plus quitté, si bien qu’au-delà des liens de famille, est née une solide confiance de l’oncle envers le neveu.

Passé glorieux Pourtant, ce diplômé de l’Ecole supérieur de commerce et d’administration des entreprises de Marseille, 68 ans aujourd’hui, a connu une belle carrière. Fonctionnaire de la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO, 1984 - 1989), il avait auparavant présidé la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO) de 89 à 93, avant d’atterrir au ministère de l’Economie et des Finances, poste qu’il occupera jusqu’à décembre 1999. Quand intervient le putsch, il est accusé, à tort ou raison, d’avoir fait sortir des mallettes d’argent du pays. Mais l’avènement du RHDP au pouvoir permettra à ce technocrate d’être nommé à l’inspection générale en juillet 2011.  Son limogeage, qui intervient à un an de la désignation du candidat du PDCI à l’élection présidentielle de 2020, pourrait freiner son élan, d’autant plus qu’il est toujours resté à l’écart des grands débats politiques.

Si ses potentiels rivaux s’en « caressent la barbe sous cape », selon un cadre du PDCI, « il bénéficie encore de la confiance de Bédié et pourrait être appelé à d’autres fonctions. » Mais avant cela, soutient ce dernier, « Niamien devra se donner une véritable carrure politique, car être le poulain du Président Bédié ne suffit plus. »

Malick SANGARÉ

 

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