D’abord ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme dans le premier gouvernement du Président Ouattara, Mamadou Sanogo retrouve le gouvernement en septembre 2019, avant de le quitter à nouveau.
Dès 2012, Mamadou Sanogo est nommé ministre de la Construction, du logement, de l’assainissement et de l’urbanisme. Ce consultant en ingénierie informatique a informatisé son administration et réformé son organisation. Il est le maître à penser de la politique de logements sociaux, programme-phare du premier quinquennat d’Alassane Ouattara. Mais, à l’arrivée, le bilan n’est pas si reluisant. Mamadou Sanogo, fondateur de l’école Agitel et « Monsieur élections du RDR » à l’époque, quitte le gouvernement et se consacre à ses activités personnelles et purement politiques.
La goutte de trop En septembre 2019, il fait son come-back au gouvernement en qualité de ministre de l’Économie numérique et de la poste. Il est à nouveau sorti à la faveur du remaniement de mars 2021. Il encaisse le coup, mais cette fois-ci rumine sa colère. Quelques jours auparavant, il avait pourtant été désigné vainqueur des élections législatives à Touba. Il n’a pas le temps de savourer cette victoire que le Conseil constitutionnel se prononce pour une reprise du scrutin, car il lui est reproché d’avoir utilisé des images de chefs traditionnels et de guides religieux lors de sa campagne. « Il s’agissait d’images prises bien avant la campagne », se défend-il. Mais trop tard. La décision était déjà prise. Mamadou Sanogo et ses proches soupçonnent des cadres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) d’avoir financé un indépendant contre lui. S’il se plie à la décision du Conseil constitutionnel, il est confiant pour la reprise du scrutin, le 12 juin. Grand vainqueur, il en profite pour commencer à régler ses comptes avec la direction de son parti. Estimant avoir reçu trop de crocs en jambes en interne, il milite désormais pour une refonte profonde de la direction du RHDP, notamment la Direction exécutive, qu’il accuse de ne pas faire suffisamment la promotion des militants des premières heures, c’est-à-dire du Rassemblement des républicains (RDR). Des griefs bien accueillis par certains militants de base, qui se plaignent depuis longtemps d’être des laissés pour compte. Mais Mamadou Sanogo proclame être un militant discipliné auquel on ne peut pas « arracher sa liberté de s’exprimer ». C’est pourquoi, note-t-il, il faut faire des critiques pour que les choses changent et avancent dans le bon sens pour un avenir plus radieux pour son parti.