Méthodique, calme, patient et surtout tête bien-pensante, Sindou Meité est de ceux qui comptent dans la Sorosphère. Mais il ne fait pas l’unanimité au sein de sa famille politique, objet de grandes suspicions.
Son limogeage du Secrétariat national à la gouvernance et au renforcement des capacités (SNGRC) avait sonné comme les premiers effets du début du divorce entre les hommes de Guillaume Soro et le RHDP. Sindou Méité, 53 ans, qui rêvait d’occuper le fauteuil de la Haute autorité pour la bonne gouvernance venait de subir sa seconde déconvenue. Tirant à boulets rouges sur le RHDP, il s’était rangé aux côtés de Guillaume Soro, dont il partage la vision depuis 2007. Celui qui aura été journaliste, rédacteur en chef, directeur général puis directeur de publication, associé-gérant et enfin administrateur de plusieurs organismes de presse dont Mayama éditions, Nord Sud Communication et Edipresse, est resté discret, mais très efficace.
Dans l’œil du cyclone Fin décembre, il est désigné Président du comité d’accueil de Guillaume Soro. Les choses tournent mal. Plusieurs militants sont interpellés. Mais Sindou Meité, qui sentait les choses venir, n’a pas pointé son nez dehors ce jour-là. Il n’a pas attiré l’attention de la police sur lui ou « serait dans un deal avec le pouvoir », selon certains de ses pourfendeurs en interne. Quand en février dernier des médias annoncent la rupture entre lui et Guillaume Soro, c’est Soro lui-même qui met fin à la rumeur. « C’est à ma demande que M. Meite Sindou s’est rendu à Paris pour me visiter et recevoir des consignes dans le cadre de la bonne marche de GPS. Je lui garde ma confiance ». Cela a suffi pour le réhabiliter au cœur de Générations et peuples solidaires (GPS). Mais Sindou Meité a gardé des liens étroits avec plusieurs cadres du RHDP et ces derniers ne manquent pas d’occasions de l’inviter à « revenir à la maison ». Entre Abidjan et Abengourou, il fait toujours l’objet des convoitises. Une chose qui n’est pas du goût de plusieurs de ses « camarades de lutte », qui le soupçonnent « d’être une taupe ». Certains vont plus loin en insinuant qu’il aurait rejoint le RHDP, abandonnant ainsi le navire Soro en pleine mer. Mais, comme à son habitude, il reste discret et préfère garder le sourire quand la question lui est posée. Ce diplômé en droit des entreprises confie à ses proches qu’en politique il faut avoir le dos large et ne pas répondre à tous. Parrain de l’Union des Soroïstes (UDS), qui n’a plus pignon sur rue, il préfère observer et rester attentif à l’évolution de la scène politique et surtout à l’agenda de Guillaume Soro.
Ange-Stéphanie DJANGONE