Jacques Saraka Koffi Mangoua : victime collatérale ?

Président du conseil régional du Gbêkê (centre), Jacques Mangoua, condamné à 5 ans de prison le 3 octobre, continue de clamer son innocence et pense être pris dans un traquenard politique.

L’épisode débute avec une découverte de munitions et une soixantaine d’armes blanches à son domicile à Béoumi. Jacques Saraka Koffi Mangoua crie au complot et ses proches accusent des mains obscures. Saisi par l’affaire, la justice le reconnait coupable pour détention illégale d’armes et le condamne à 5 ans de prison ferme. Ses partisans qui s’étaient mobilisé pour protester contre ce qu’ils qualifient de « cabale politique » n’en reviennent pas. Un coup dur pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dont il se réclame.

 

Homme sans histoire ? Jacques Mangoua, 64 ans fait ainsi face à la justice pour la seconde fois. En 2008 quand un vent de transparence souffle sur la filière café-cacao, il dirigeait, le Fonds de garantie des coopératives café-cacao (FGCCC), une structure suspectée d’avoir financé des coopératives inexistantes. Libéré provisoirement en mai 2010 pour raison de santé, il bénéficiera d’un non-lieu en 2013 à la fin d’un long procès des barons de la filière. Déjà président du conseil général de Béoumi au début des années 2000, il voit son règne écourté par la rébellion de 2002. Après une tentative infructueuse de retour en 2013, à la tête cette fois du conseil régional du Gbêkê (Bouaké), il s’impose en 2018 sous la bannière du PDCI avec un peu plus de 40% des voix face à une liste du RHDP conduite par Jean Claude Kouassi  et celle du président sortant (candidat indépendant). Discret, ce proche d’Henri Konan Bédié, a intégré le bureau politique du PDCI en 1994 et est devenu en 2013, l’un des vice-présidents. Après avoir fait fortune dans la filière cacao, il figure parmi les principaux financiers de son parti et s’est positionné comme une figure incontournable de son parti dans le Gbêkê. Ancien fonctionnaire de la Compagnie Ivoirienne du développement du Textile (CIDT, basée à Bouaké) où il a évolua pendant plus de 15 ans avant de créer sa propre entreprise d’exportation de produits agricole, il est resté pendant de longues années en marge des grandes intrigues politiques.  Entre les affrontements intercommunautaires de Béoumi occasionnant quatorze morts et des centaines de blessés et de déplacés et la guerre entre le PDCI et le RHDP, les partisans de Mangoua pensent que leur leader est victime de « complot politique. »  Un avis que ne partage pas le procureur de Bouaké, Braman Koné qui défend avoir poursuivi le concerné pour détention illégale d’arme sans prévaloir de la position politique du concerné.

 

Ange-Stéphanie DJANGONE

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