La sortie du député Parfait Kouamé Kouassi semble avoir ouvert la porte à la contestation. En disant tout haut ce qui se murmurait tout bas depuis un bout de temps au PDCI, il semble avoir mis Maurice Kacou Guikahué sur des braises.
Une sorte de guerre des clans, lance-t-on dans l’entourage du Secrétaire exécutif du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Maurice Kacou Guikahué. Selon ses proches, qui y voient une manœuvre du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), « ce ne sont pas les compétences du Secrétaire exécutif qui sont mises en cause. Ceux qui s’agitent sont à la recherche de postes politiques et de visibilité ».
Pente glissante Pour Parfait Kouamé Kouassi, il n’en est rien. Rejetant systématiquement les accusations de rouler pour le RHDP, il appelle plutôt à un débat interne. « Nous (le PDCI) avons perdu tous les combats contre le RHDP. Des combats menés par Maurice Guikahué, qui a toujours agi en cavalier solitaire », déplore-t-il. Des accusations qui arrivent à deux mois de la grande convention du PDCI et qui pourraient s’inviter désormais dans les débats internes au PDCI. « Nous ne comprenons pas les démarches de Guikahué. Certains ont l’impression qu’il a isolé le Président Bédié et se comporte en Président du parti, en agissant pour son propre calendrier. Cela fait naturellement douter des chances du PDCI de battre le RHDP à la prochaine élection ». Faux, réagissent les proches de Guikahué, pour lesquels « jusque-là, le Secrétaire exécutif a une parfaite maitrise des dossiers politiques de l’heure ». Loin d’avoir isolé Bédié, « il exécute les ordres de ce dernier et continue de bénéficier de sa parfaite confiance ». Mais, dans les salons feutrés du PDCI, le débat est sur toutes les lèvres. Soutenu par plusieurs cadres, notamment les anciens du mouvement estudiantin proche du PDCI (le MEECI), la crème du parti aujourd’hui, Maurice Kacou Guikahué peut se targuer d’avoir le soutien de la base. Mais le problème, reconnait l’un de ses conseillers, pourrait venir de certains élus (députés et maires) qui souhaitent avoir droit au chapitre lors des grandes décisions du parti et se sentent quelque peu exclus ou éloignés. Même si ce dernier estime qu’ils ne sont pas nombreux, une action « concertée » pourrait enrhumer l’appareil du parti, explique-t-il.
Yvann AFDAL