Entrera ou n’entrera pas ? L’Union pour la démocratie en Côte d’Ivoire (UDPCI) garde encore sa main tendue au RHDP, afin de retourner dans la maison des Houphouëtistes dont elle avait été éjectée en décembre dernier.
Pas question de faire cavalier seul, ni de rallier le camp de l’opposition. L’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI) d’Albert Mabri Toikeusse reste pourtant dans l’attente d’une réponse du directoire du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir), à qui il a formellement indiqué sa volonté d’un retour.
Passer l’éponge Au niveau de l’UPDCI, on pense qu’il est temps de tourner la page des brouilles nées entre alliés à la veille des élections législatives. « Le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Rassemblement des républicains (RDR) ont des groupes parlementaires distincts et cela sous-entend que le fait d’être alliés en RHDP n’a pas bien fonctionné. Il faut donc nous réhabiliter au sein de l’alliance », confie à JDA un membre du bureau politique de l’UPDCI, sous couvert d’anonymat. Il ajoute que son parti est toujours « devant la porte du RHDP » et estime que pour les enjeux de 2020, le rassemblement et la réconciliation doivent se faire au sein de la famille Houphouëtiste. En attendant, selon son entourage, Mabri Toikeusse ne désespère pas et attend que le temps fasse son œuvre.
Pas à l’ordre du jour Mais la question ne semble pas pour l’instant à l’ordre du jour. Samedi dernier, alors que les partis membres de cette alliance étaient à Adjamé pour un meeting de protestation, l’UDPCI, non invitée, était absente des loges officielles. Interrogé sur l’évolution de la requête de l’UDPCI, un cadre de la coalition au pouvoir a lancé sur un ton ironique : « ce n’est pas à l’ordre du jour, il y a plus important dans un contexte où le débat pour l’alternance en 2020 devient de plus en plus palpitant. » Pour ce cadre, c’est déjà la pomme de discorde entre le PDCI et le RDR, et l’UDPCI qui « souhaite » aussi avoir son candidat, viendrait en rajouter à la confusion. Une volonté pourtant clairement affichée depuis longtemps par le leader de cette formation politique qui, après les Présidents Ouattara et Bédié, se positionne comme la troisième personnalité de la coalition au pouvoir depuis 2011. Même si son parti ne pèse pas véritablement dans cette alliance, Mabri, avec des percées en dehors de son bastion de l’ouest montagneux lors des élections législatives de décembre, croit encore avoir une carte à jouer au sein du RHDP.
Ouakaltio OUATTARA