Ils développent de plus en plus de complicité dans la gestion des affaires du gouvernement et devraient être les deux hommes forts entre 2020 et 2025.
L’un, Hamed Bakayoko, Premier ministre, ministre de la Défense, totalise en tout une trentaine d’années sur l’espace politique et plus de dix ans au sein du gouvernement. L’autre, Patrick Achi, discret et technocrate, membre de différents gouvernement depuis 2002, est à date Secrétaire d’État, Secrétaire général du gouvernement. Tous deux directeurs de campagne du candidat Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 31 octobre, ils se positionnent comme la paire dirigeante sur laquelle mise le Président de la République.
Tandem Ils se vouent un respect mutuel depuis plusieurs années et leur collaboration au sein du gouvernement a contribué à renforcer leur complicité. Les choix ne sont pas encore officiels, mais selon des indiscrétions au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP), Hamed Bakayoko devrait être le futur Vice-président de la République. Contrairement à son prédécesseur, Daniel Kablan Duncan, il devrait être plus présent sur les questions politiques, gérer le dialogue avec les partis de l’opposition et sûrement présider certains Conseils des ministres. Une sorte de véritable test pour celui qui se positionne de plus en plus comme la figure montante de la nouvelle génération au RHDP. Quant à Patrick Achi, c’est lui qui a conçu le programme de gouvernance pour les cinq années à venir. Il devrait à ce titre gérer la Primature et mettre à exécution ce programme. Avec une parfaite connaissance des dossiers économiques et une maîtrise des questions d’infrastructures, il est à l’aise dans ce rôle et a, selon ses proches, les capacités à mener à bon port le gouvernement. « Amadou Gon était à la foi politique et technocrate. La paire Hamed Bakayoko - Patrick Achi, est un duo parfait, sur lequel le Président de la République pourra se reposer pour enclencher son processus de transmission du pouvoir à une autre génération, comme il tient toujours à le faire », confie un cadre du RHDP. Mais le contexte postélectoral ne devrait pas leur faciliter les choses. En plus de maintenir un climat de paix, ils devront poursuivre les investissements et surtout faire en sorte que le développement soit plus inclusif et les richesses mieux partagées. Les choses ne s’annoncent pas comme un long fleuve tranquille.
Yvann AFDAL