Après avoir annoncé à plusieurs reprises une probable révision de la Constitution d’ici la fin du premier trimestre 2020, le Président de la République Alassane Ouattara devrait revoir sa position. La révision, de source proche du gouvernement, devait concerner la limite d’âge ou renforcer les conditions de candidature. L’opposition avait dénoncé cette volonté de réviser la Constitution à moins d’un an de l’élection présidentielle, estimant que cette initiative visait à écarter les candidatures d’Henri Konan Bédié et de Laurent Gbagbo. Mais, de plus en plus, Alassane Ouattara serait tenté d’abandonner ce projet et de laisser les textes, y compris la Loi fondamentale, en l’état. Cela pourrait contribuer à calmer les ardeurs de l’opposition mais à remettre en jeu tous les candidats en course en 2010. Ce qui pourrait faire craindre une autre crise postélectorale après un probable second tour. L’élection présidentielle pour 2020 s’annonce très ouverte. Si elle devait consacrer la fin définitive de la crise politique née après la mort du Président Houphouët-Boigny, en 1993, le bout du tunnel semble désormais loin. Et pour cause : les mêmes acteurs sont toujours en place et ont quelque peu transmis leurs ardeurs belliqueuses à leurs héritiers putatifs. Une situation qui pourrait prolonger la situation actuelle d’une dizaine d’années encore. Dans un espace politique où les alliances se font et se défont du jour au lendemain, au gré des postures des principaux leaders, certains observateurs pensent que tous les ingrédients sont réunis pour rester encore longtemps dans la crise.
Yvann AFDAL