Les fausses prophéties au service d’une déstabilisation programmée

La Côte d’Ivoire est une terre d’espoir. Une terre qui aspire à la paix, au développement, à la réconciliation réelle. Mais depuis quelques semaines, un vieux poison tente de s'infiltrer à nouveau dans notre conscience collective : celui de la haine travestie en discours spirituel, de la manipulation politique camouflée sous les habits d’un message prophétique. Ce que nous vivons actuellement n’est pas une coïncidence : il s’agit d’un plan de déstabilisation savamment orchestré. Des figures politiques déchues, accompagnées de réseaux d’influence numériques bien structurés, tentent de réveiller les vieux démons d’un pays encore marqué par les blessures de ses crises passées. Et cette fois, l’arme utilisée est redoutable : la fausse prophétie.

Une stratégie bien huilée : désinformation, religion et peur Tout a commencé par la résurgence de messages haineux sur les réseaux sociaux, notamment de la part de Johnny Patcheko, personnage controversé qui n’hésite pas à appeler à la haine ethnique et à l’insurrection. Ces propos, pourtant illégaux et dangereux, circulent librement et sont abondamment relayés. Puis vient la mise en scène du retour de “Prophète Élie Padah”, un prédicateur autoproclamé, disparu depuis deux ans. Le narratif entretenu par ses soutiens prétendait qu’il avait été enlevé par le régime — en réalité, il se trouvait au Ghana. Et maintenant, il revient avec un “message de Dieu” : le pouvoir actuel va tomber. Un tel discours, au lieu d’unir, appelle à la division, à la défiance, à la rébellion. C’est une tentative claire d’instrumentaliser la foi religieuse du peuple ivoirien pour servir les desseins de ceux qui rêvent de reprendre le pouvoir par la force. Dieu n’est pas un outil de guerre Il est essentiel de rappeler que Dieu n’est ni partisan politique, ni stratège militaire. En islam comme dans les autres confessions du pays, la paix est une valeur sacrée. Les textes religieux authentiques condamnent la haine, le mensonge et la manipulation. Quand un homme prétend parler au nom de Dieu pour appeler à la guerre ou au chaos, ce n’est pas un prophète : c’est un imposteur. Les Ivoiriens sont majoritairement croyants. Et c’est justement cette foi qui est aujourd’hui exploitée comme une faiblesse. Mais elle peut aussi devenir une force de résistance — une force pour dire NON à ceux qui veulent noyer le pays dans le mensonge et la violence. Un appel à la vigilance et à la responsabilité Nous devons rester vigilants. Ce qui se joue actuellement est grave. Il ne s’agit pas seulement de discours religieux ou d’opinions politiques : il s’agit d’une tentative sournoise de replonger notre nation dans le désordre, le sang et la division. Il est temps que les autorités prennent leurs responsabilités, que les leaders religieux dénoncent ces dérives, et que chaque citoyen se pose la seule vraie question : À qui profite ce chaos annoncé ? Ce n’est pas au peuple. Ce n’est pas aux veuves de guerre. Ce n’est pas à nos enfants. Ce n’est qu’aux mêmes personnes qui, hier encore, ont sacrifié la nation à leurs intérêts égoïstes. Ne laissons pas faire L’histoire ne doit pas se répéter. Pas sous nos yeux. Pas avec notre silence. Nous devons nous lever, non pas pour une guerre, mais pour la vérité, la paix et la justice. Et cela commence par refuser d’être manipulés. Par refuser de croire à une parole de Dieu qui contredit Son message d’amour et de stabilité. Par dénoncer chaque fausse prophétie qui n’est qu’un appel masqué à la destruction. Nous devons, ensemble, protéger notre foi, notre pays et notre avenir.

Par Aïcha d’Eburnie— Citoyenne ivoirienne engagée pour la paix et la vérité

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