Le RDR joue quasiment son va-tout dans la création du parti unifié RHDP, alors que, manifestement, son principal allié, le PDCI, voit les choses autrement. Le 5 mai, chacun de ces partis entend donner un signal fort à ses militants.
Cela ressemble à un duel à distance. Le Rassemblement des républicains (RDR) a donné rendez-vous à ses militants le 5 mai au Parc des sports. À l’occasion de son 4ème congrès extraordinaire, il devrait lancer le processus de dissolution au profit du nouveau parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Quant au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), il sera réuni le même jour à Koun Fao, dans l’est du pays, pour rendre hommage à son Président, Henri Konan Bédié.
Duel à distance Le « non » au RHDP de l’Union pour la paix en Côte d’Ivoire (UPCI) a apporté de l’eau au moulin des cadres du PDCI qui militent contre la disparition de leur formation au profit d’un parti unifié, une véritable douche froide pour le RDR. Cette décision pourrait orienter les discours du 5 mai au sein des deux formations, qui après s’être chahutées, ont signé les accords du parti unifié, sans pour autant organiser de débat de fond. « Absent aux congrès extraordinaires de l’UPCI et du PIT, le PDCI a montré qu’il se démarquait clairement de la démarche du RDR et voulait rester maître de son destin », commente un cadre de ce parti. En interne, le débat est de plus en plus houleux, ajoute-t-il, estimant que les discours du 5 mai vont donner l’orientation à suivre. Le RDR, qui devrait emboiter le pas au MFA et au PIT, espère que l’UDPCI, dont la direction a déjà tranché pour le RHDP unifié, ne lui fera pas faux bond le 12 mai prochain.
Dialogues de sourds En attendant que le meilleur des candidats soit choisi, selon la formulation du RDR et de son président, le PDCI maintient sa posture d’alternance en sa faveur comme préalable à l’avenir du parti unifié. Une situation qui a enrhumé les travaux du Haut comité des experts du RHDP, qui ne s’est plus réuni depuis plus d’un mois et qui assiste impuissant aux contradictions entre les différents partis qu’il représente. Une sorte de guerre froide semble désormais s’être instaurée entre les alliés d’hier, que les ambitions pour 2020 éloignent au fur et à mesure que l’échéance approche.
Ouakaltio OUATTARA