Il est clair pour le gouvernement que la page des ex-combattants est tournée. Mais pour ces derniers, rien n’est encore joué. Réclamant toujours un pécule à l’Etat de Côte d’Ivoire, ils se disent toujours déterminés.
Après une assemblée générale tenue le 8 juillet à Bouaké, fief de l’ex-rébellion, un groupe d’anciens combattants avaient annoncé leur volonté de paralyser toutes les préfectures et sous-préfectures du pays. Ils réclament toujours, comme le contingent des « 8 500 soldats intégrés », une enveloppe de 18 millions pour chacun des 6 000 membres qu’ils revendiquent.
Bicéphalisme « Nous ne nous reconnaissons pas dans ce mouvement lancé par ces derniers. Nous prônons la paix car nous estimons que la seule voie pour être écoutés est la négociation. D’ailleurs, nous avons travaillé avec les autorités préfectorales et sécuritaires afin de tuer dans l’œuf le soulèvement que ces derniers préparaient » nous a confié Anderson Touré, le chargé de communication de la cellule 39. Celui-ci dénonce par ailleurs une manipulation de leur mouvement par certains hommes qui depuis « belle lurette tentent de tirer profit » de leur situation. Pourtant le communiqué de fin de la rencontre était bel et bien signé par des personnes se réclamant de la « cellule 39 » et stipulait « Le lundi, nous allons prendre toutes les préfectures sur l'ensemble du territoire ivoirien. Tous nos camarades sont prêts pour ce mouvement. Nous allons revendiquer nos 18 millions chacun, parce que nous n'avons plus d'argent pour vivre, ni pour payer nos loyers… Cet argent, le pouvoir peut le payer sans souci ». Plus, ce communiqué indique qu’ils refusent de croire à la thèse selon laquelle des ex-chefs de guerre faisaient ombrage à l’aboutissement de leur cause. « On veut nous mettre en palabre avec les ex-chefs de guerre. Mais, c'est peine perdue. Car, entre nos chefs et nous, c'est comme entre l'arbre et l'écorce. Notre place n'est pas à la prison, mais dans un camp militaire ». Ce n’est pas la première fois que ces derniers menacent révèle une source militaire qui rappelle qu’ « ils remettent le couvert chaque fois que le pays traverse des moments difficiles au niveau politique. Une telle attitude pousse à faire un lien entre eux et certains hommes politiques » soutient cette source. Mais, prévient-elle, leurs menaces sont toujours prises au sérieux au haut niveau de la hiérarchie militaire.
Ouakaltio OUATTARA