Il est l’une des figures de proue de la gauche ivoirienne. Présent depuis les premières heures de la lutte démocratique, avec Laurent Gbagbo, Feu Zadi Zaourou et Francis Wodié, Moriféré Bamba fait partie des fers de lance du socialisme en Côte d’Ivoire.
Moriféré Bamba est reconnu comme l’un de ceux qui ont initié ou participé activement à la naissance ou à la restauration de nombreuses organisations ayant pris une part active à la lutte pour le multipartisme en Côte d’Ivoire en 1990. Au nombre de celles-ci, le SYNARES, le SYNACASSCI, la LIDHO, la FESACI, la FESCI et le MIDH. Mais, alors que ces organisations prospèrent et que plusieurs leaders en ont émergé, Moriféré Bamba demeure un leader politique de second plan.
Parcours politique chaotique
À 71 ans, avec deux incarcérations et trois années d’exil derrière lui, cet ancien dirigeant du Mouvement syndical étudiant panafricain, en en France, entre 1965 et 1970, a occupé le poste de vice-président de l’Assemblée nationale de 1985 à 1990, après avoir été élu député à Daloa. Devenu ministre de la Santé sous la transition militaire en 2000, cet ancien doyen de la faculté de pharmacie est bouté, en 2009, hors du Parti pour le progrès et le socialisme ivoirien (PPS), qu’il a fondé en 1990. Après trois années d’observation, il finit par créer, en mars 2012, le Rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire (RPCI), qu’il présente comme l’« héritier légitime et continuateur du combat de la gauche démocratique ». Ce retour sur la scène politique ne relance pourtant pas cet idéologue, qui passe pourtant pour être l’une des grandes figures de la lutte démocratique.
D’alliances en alliances
Moriféré Bamba a été de toutes les alliances. Au début des années 1990, il est de tous les combats aux cotés du FPI, du PIT et de l´USD. Un an après il prend ses distances avec Laurent Gbagbo et Zadi Zaourou, fonde avec Francis Wodié la coalition des partis démocratiques baptisée : l’Union des forces démocratiques (UFD). En 1994, rebelote. Il abandonne son allié Wodié et devient membre fondateur du « Front républicain », coalition dont les poids lourds sont le FPI et le RDR. Quand cette coalition ex- plose après le coup d’état militaire de 1999, Moriféré Bamba reste solitaire, et s’efface de la scène politique. En 2015, le père de la ministre de la Communication, Affoussiata Bamba Lamine, annonce le soutien de son parti à la candidature d’Alassane Ouattara pour la présidentielle. Huit mois après, sans retour d’ascenseur, il rejoint l’opposition et s’allie au Collectif de l’opposition démocratique (CODE), dont il est désormais le porte-parole. Par droit d’aînesse.