La rupture est désormais consommée entre le Rassemblement des républicains (RDR) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI RDA) au sein de la coalition au pouvoir. Une séparation qui met certains cadres du vieux parti comme Patrick Achi dans un embarras sans précédent.
Il est l’un des deux hauts cadres candidats, à se présenter sous la double bannière du RHDP et du PDCI RDA aux prochaines élections régionales, une situation qui en dit long sur l’embarras de l’ancien ministre des infrastructures économiques. Tiraillé entre son affection pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI RDA) et son désir d’adhérer au projet du parti unifié RHDP, Patrick Achi (63 ans) tente de gérer les susceptibilités des différents camps avec tact. Toujours présent au côté du Président de la République, Alassane Ouattara, lors de ses déplacements à l’étranger il ne manque aucune occasion pour témoigner de sa fidélité à Henri Konan Bédié. Présent au dernier bureau politique du vieux parti à Daoukro, il est apparu fatigué et visiblement agacé par l’atmosphère de tension qui régnait à cette rencontre. Souhaite-t-il voir son parti rompre avec le RHDP ? personne ne le saura probablement jamais. Lors du vote organisé autour de la question au 8e bureau politique le secrétaire général de la présidence s’est abstenu de donner son avis.
Longévité Il a toujours fait l`unanimité sur ses compétences. D`où sa longévité gouvernementale. Entré sur le tard en politique, après une carrière de consultant. Il a fait partie des ministres issus du vieux Parti démocratique de Côte d`Ivoire
(PDCI), depuis les années 2000 avant de se voir confier le rôle de secrétaire général de la présidence, une sorte de coordination des actions des ministres. Cet ancien consultant en énergie électrique et expert-comptable a été presque le maitre d’œuvre des projets majeurs de (re)construction du réseau routier, des ponts et de l’amélioration de l’accès à l’eau potable. Jamais confronté à une véritable bataille politique, il la découvre dans un contexte assez particulier. « Patrick fait partie de ceux pour qui n’ont jamais pensé à une rupture entre le RDR et PDCI. Il voyait l’avenir en rose avec le RHDP et avec ces deux partis » confie l’un de ses proches. S’il parvient à avoir l’investiture de ces deux partis, c’est bien parce qu’il a su « convaincre Ouattara et Bédié de lui laisser au moins la chance de se positionner comme un trait d’union entre les deux » poursuit ce dernier. Avar en parole, celui qui avait gagné, cinq ans au paravent les élections régionales dans la Mé, un bastion du Front populaire ivoirien (FPI) espère rééditera l’exploit, probablement le second et dernier mandat qu’il souhaite obtenir. Plus technique que politique, Patrick Achi se présente de plus en plus comme « un peu » perdu dans typhon politique organisé par ses repères que sont Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié.
Malick SANGARE