Yasmina ouegnin, épouse guessennd, est l’une des plus jeunes députés de l’Assemblée nationale ivoirienne. Militante du PDCI-RDA, la benjamine de la famille ouégnin continue de défier la direction de son parti.
Yasmina Frédérique Lucienne Ouegnin a 37 ans et la tête bien pleine. Mariée et mère d’une fillette, cette diplômée des Hautes études en assurances de l’INPHB de Yamoussoukro, fondatrice du cabinet de courtage en assurance Avedis (2005), était une inconnue de la scène politique ivoirienne jusqu’à son élection au parlement en 2011. Candidate du PDCI-RDA, Yasmina Ouegnin a une vision avant-gardiste, qui ne manquera pas de séduire les populations de Cocody. L’aura de son père, Georges Ouegnin, directeur du protocole d’État durant 41 ans, lui sera d’un grand appui pour la victoire. Ce dernier, pourtant très réservé, n’a pas hésité à s’afficher aux côtés de sa fille lors de la campagne des législatives de décembre 2011. Yasmina n’est pas une parvenue, comme veulent le faire croire ses détracteurs, la fille de Georges Ouegnin milite au sein du PDCI depuis l’université.
Figure du non
Élue au terme d’un scrutin âprement disputé, seulement 500 voix la séparaient de son adversaire du RDR, l’honorable Yasmina Ouegnin apparaît aujourd’hui comme une figure de « la promotion de la diversité » qui refuse la « culture de la pensée unique ». Au point de s’imposer comme une figure incontournable de la jeune génération de politiques ivoiriens. Un positionnement diversement apprécié, aussi bien au sein de son parti que dans la coalition des Houphouëtistes, le RHDP. Très vite taxée de militante « indisciplinée » après avoir dit « non » à la loi sur le mariage en 2012, Yasmina Ouegnin récidive le 11 octobre 2016, et vote contre le projet de nouvelle constitution. « Cette fois, c’en est de trop ! », laissent entendre des voix au sein de sa famille politique. Considérée comme une abonnée au « Non», l’élue de la nation se défend: « sur une centaine de textes, je n’ai voté que trois fois contre en cinq ans. Dire que je suis abonnée au « Non » est un léger raccourci!», tranche-t-elle. Mais la députée ne défend presque jamais son vote, évitant la presse et les débats contradictoires. « Je n’ai pas à justifier mon choix», lance-t-elle chaque fois que les journalistes l’abordent. Son dernier acte va-t-il influencer le choix de son parti pour les prochaines législatives ? Rien n’est encore moins sûr, mais une candidature indépendante pourrait aussi être une option.
David YALA