Après s’être accrochée au navire malgré les vagues qu’elle recevait en plein visage, Simone Ehivet Gbagbo pourrait voler de ses propres ailes. En abandonnant le FPI et Laurent Gbagbo, dont elle a toujours été l’autre face de la médaille, elle jouera gros.
Simone Gbagbo va-t-elle faire le pas décisif ? Tous les regards se tournent désormais vers celle dont le parcours politique est intimement lié à la personne de Laurent Gbagbo. Les deux leaders politiques ne sont plus sur la même longue d’onde et si elle a dénoncé la démarche de ses « anciens camarades » de ne pas l’associer aux rencontres en vue de la création d’un nouveau parti, on lui attribue des intentions. La rupture est certes consommée, mais entre une retraite politique et la création d’un parti à elle, Simone Gbagbo reste encore partagée.
Décisif ? Retranchée avec une poignée de fidèles, Simone Ehivet étudie les différentes options sur la table. À 72 ans, même si elle a toujours rêvé d’un destin présidentiel, elle sait que ses chances pour y parvenir sont de plus en plus minces. L’âge n’est plus un atout (elle aura 76 ans en 2025). Mieux, elle n’a plus son mari, ce jadis « grand allié », auprès d’elle et est presque désargentée. S’engager dans la création d’un nouveau parti politique dans le contexte actuel ne lui serait pas profitable, selon certains de ses proches. « Elle n’en a pas besoin » assure notre source. Mais elle reste prudente en affirmant que « pour l’heure rien n’est à exclure ». Mais Simone ne songe pas prendre sa retraite politique de sitôt, encore moins dans ce contexte. Si certains vont jusqu’à parler de contacts entre ses équipes et Charles Blé Goudé et entre elle et Ahoua Don Melo, ils précisent qu’elle ne souhaite pas faire chemin seule. Elle pourrait dans ce cas compter sur certaines figures de la gauche ivoirienne avec lesquelles elle pourrait faire un test de popularité lors des élections locales, prévues pour dans deux ans. Il s’agira, selon les défenseurs de cette thèse, de mettre sur pied un regroupement politique de partis de la gauche qui n’adhèrent pas au projet de « fusion - absorption » que leur propose Laurent Gbagbo. Avec autant de cartes en main, Simone avance à pas feutrés, consulte beaucoup son entourage et laisse peu filtrer sa vision des choses.
Ange Stéphanie DJANGONE