Ce mardi 13 mai 2025, Vincent Toh Bi Irié, ancien préfet d’Abidjan et figure reconnue de la société civile, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle ivoirienne. Une entrée en scène qui suscite déjà un vaste engouement populaire, nourrie par l’image d’un homme de rigueur, d’intégrité et de proximité.
Un parcours marqué par le service public
Né en 1969 à Dabou, Vincent Toh Bi Irié est diplômé en Lettres modernes et ancien élève de l’École Nationale d’Administration (ENA). Il entame sa carrière comme administrateur civil, avant d’accéder en 2018 au poste stratégique de préfet du département d’Abidjan, capitale économique du pays. Durant cette période, il se distingue par une gestion humaine et transparente de crises majeures (inondations, manifestations, tensions sociales), et par une communication ouverte et apaisée. Sa démission en août 2020, volontaire et sans polémique, est saluée par de nombreux observateurs comme un acte de dignité dans un climat politique tendu. Toutefois, une frange de la population lui reproche de ne pas avoir répondu à l’appel citoyen de 2020, alors que des voix s’élevaient pour qu’il prenne position face à la crise post-électorale. Ce silence, pour certains lourd de sens, est perçu comme un moment manqué dans son parcours. Pour d’autres, il s’agissait d’un choix stratégique fondé sur une prudence responsable.
Une voix citoyenne avec “Aube Nouvelle”
Depuis son retrait de la fonction publique, Toh Bi Irié n’a cessé d’occuper l’espace public autrement. Il fonde le mouvement “Aube Nouvelle”, une plateforme de réflexion, d’action sociale et d’engagement citoyen. Son objectif : restaurer la confiance entre l’État et les citoyens, promouvoir la paix et encourager la participation active des jeunes et des femmes dans la vie publique. Ce mouvement devient rapidement un repère pour ceux qui aspirent à un discours politique sincère, non violent et constructif.
Une candidature longtemps pressentie
La déclaration de candidature de Vincent Toh Bi ne surprend pas. Depuis plusieurs mois, de nombreux intellectuels, activistes et leaders communautaires l’appelaient à franchir le pas. Des figures de la jeunesse, telles que le militant Sio Daniel, avaient multiplié les appels publics à son engagement, le présentant comme un profil crédible face à une classe politique vieillissante. Dans son communiqué, Toh Bi Irié affirme vouloir “offrir une alternative sérieuse, calme et enracinée dans les réalités du pays”. Il se démarque des figures traditionnelles en refusant la polarisation, et en appelant à un sursaut collectif autour des valeurs de vérité, de justice et de fraternité.
Un projet axé sur la refondation de l’État
Même s’il n’a pas encore présenté un programme détaillé, plusieurs axes majeurs ressortent de ses interventions publiques : • Réforme électorale : dénonçant un taux d’inscription électorale estimé à seulement 25 % de la population, il propose un mécanisme inclusif pour assurer la légitimité démocratique des futurs dirigeants. • Cohésion nationale : fort de son expérience de terrain, il veut promouvoir le vivreensemble, en travaillant avec les chefs traditionnels, les leaders religieux et les acteurs communautaires. • Décentralisation efficace : rapprocher les services de l’administration du citoyen et renforcer les pouvoirs locaux. • Investissement dans l’éducation civique : restaurer les valeurs morales, l’esprit de responsabilité et la culture du mérite.
Une popularité grandissante
Vincent Toh Bi Irié jouit d’un capital sympathie important, notamment auprès des jeunes urbains, des diplômés sans emploi et des femmes entrepreneures. Sur les réseaux sociaux, ses publications sont largement suivies, commentées et partagées, en raison de leur ton sincère, respectueux et profondément humain. Plus qu’un ancien préfet, beaucoup le perçoivent comme un “père de la Nation en devenir”, capable d’écouter, de rassembler et de réparer.
Une dynamique populaire à confirmer
Reste à savoir si cette vague de popularité virtuelle se transformera en dynamique électorale concrète. Le système politique ivoirien reste marqué par de puissants appareils partisans, des enjeux ethno-régionaux et des logiques de fidélité politique. Pour espérer l’emporter, Toh Bi devra structurer une coalition forte, mobiliser des relais territoriaux solides et démontrer sa capacité à gouverner un pays complexe. Mais déjà, son entrée en lice redessine le paysage de la présidentielle 2025. Elle offre aux Ivoiriens un visage nouveau, porteur de calme, de compétence et de paix. Dans une Côte d’Ivoire encore marquée par les traumatismes du passé, cette candidature pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère politique.
Aïcha d’Eburnie
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