Elle fait partie de ses figures féminines qui marquent, depuis près de 20 ans le paysage politique ivoirien. Marie-Odette Lorougnon, membre du FPI et féroce partisane de la ligne Sangaré, y est devenue une incontournable.
Marie-Odette Lorougnon a fait ses premiers pas en politique dans les années 1990 au sein du Front populaire ivoirien (FPI), où elle aura gravit les échelons dans l’ombre de Simone Gbagbo, l’ex-première dame, qui l’a certainement inspirée en matière de combativité. Secrétaire de formation, les événements politiques d’alors ne lui ont pas permis d’exercer longtemps ce métier.
Dame de fer bis ? « Je suis entré en 1990 en politique avec la naissance du multipartisme, et j’ai fait partie des premières femmes engagées au FPI, en participant auprès du président Laurent Gbagbo à la première campagne présidentielle dite démocratique de l’histoire. Je suis par ailleurs membre fondatrice de l’OFFPI (Organisation des femmes du Front populaire ivoirien) », se plait à rappeler l’ex-député de la commune d’Attécoubé, qui a siégé au parlement entre 2000 et 2010. Après un passage au Secrétariat chargé de l’organisation des manifestations (SENAOM) en 1994, elle est envoyée, deux ans après, dans la région du Zanzan, où elle implantera son parti trois ans durant. Une mission qui la conduira à la tête des femmes du FPI en 2001. Devenue incontournable dans la direction du parti, elle est en première ligne du mouvement de « résistance » lancé contre la rébellion à partir de 2002, comme l’ombre de Simone Gbagbo, qu’elle suit dans tous les meetings. La soixantaine aujourd’hui, et paraissant physiquement affaiblie, elle se dit néanmoins toujours prête pour le service. « Je n’ai pas changé. Je suis turbulente depuis l’enfance, capricieuse et très audacieuse », confie-t-elle à JDA.
Dans la fronde Quand éclatent au grand jour les divergences au sein du FPI, Marie-Odette, l’une des rares cadres à ne pas avoir connu la prison, n’hésite pas un seul instant à suivre la fronde. Mais pour elle, comme pour ses autres camarades au sein de la tendance Abdoudramane Sangaré, dite « Gbagbo ou rien », « c’est plutôt Affi N’Guessan qui est dans la fronde. » Bien que limogée par le président légal du parti en 2015, elle prétend être toujours à la tête des femmes du FPI. Ses choix politiques sont peut-être à l’origine de son empêchement de quitter le territoire ivoirien, à plusieurs reprises en 2016, alors qu’elle comptait se rendre à La Haye pour assister au procès de Laurent Gbagbo.
Ouakaltio OUATTARA