Dans quatre mois, les Ivoiriens choisiront leurs députés. Si dans l’opposition certains tergiversent encore sur leur participation ou non à ces échéances, au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), chacun des alliés affute ses armes. Indépendamment du calendrier de l’alliance.
Pour le renouvellement du parlement ivoirien, annoncé pour décembre, le PDCI-RDA, le RDR, l’UDPCI, le MFA et l’UPCI, partis membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), il était prévu que le directoire de cette coalition au pouvoir élabore des listes communes. Mais au PDCI, c’est un autre son de cloche, avec l’ouverture de dépôt des candidatures. Même disposition au MFA où, selon Yaya Fofana, porte-parole, « un comité électoral est mis en place pour recueillir les candidatures ».
Stratégies diverses
D’ici là, d’aucuns s’interrogent sur la solidité de cette alliance, au départ qualifiée de contre-nature, mais qui tient bon depuis 2005. Ainsi donc, comme en 2011, chaque parti prépare sa stratégie, espérant battre l’allié dans les urnes et en nombre de députés dans l’Hémicycle. Interrogé sur cet état de fait, le 7 juillet à la conférence de presse qu’il animait en sa qualité de président du directoire, Amadou Soumahoro a tenu à être clair : « C’est tout à fait normal puisque nous ne sommes qu’un groupement politique et pas encore un parti politique. Il appartient à chacun, en fonction de la sensibilité de ses militants, d’arrêter sa propre stratégie, de s’organiser ». Cela dit, le secrétaire général par intérim du RDR qu’il demeure reconnait, de façon tacite, qu’au sein de son parti, les choses restent encore timides. Il assure toutefois que la volonté du directoire est d’aller en rangs serrés en choisissant les meilleurs candidats.
Des choix difficiles
Chaque membre du RHDP va-t-il reconduire ses candidats restés fidèles à la ligne du parti, quand on sait qu’au PDCI-RDA des députés frondeurs ont été traduits devant le conseil de discipline ? Pour l’heure, les sortants et les nouveaux prétendants négocient, tant sur le terrain qu’au sein des instances de leurs partis respectifs, en attendant que chaque formation ne prenne ses responsabilités. L’on se souvient qu’en 2011, des candidats s’étaient bruyamment opposés aux choix opérés par leurs partis, lesquels choix avaient été décriés par la base. Pour l’heure, le RHDP dispose d’une majorité confortable de 85% des députés, mais dit faire face à une opposition plus présente. Absents des législatives de 2011, le Front populaire ivoirien (FPI) et les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo sont plus que jamais décidés à revenir dans le jeu politique, à travers leur participation aux futures élections législatives.
Ouakaltio OUATTARA