Il aurait pu avoir le parcours classique d’un magistrat en Côte d’Ivoire, si son chemin n’avait pas croisé celui de la politique. Depuis lors, la vie du juge Zoro Bi Ballo a été rythmée par une série d’évènements qui l’ont fait entrer dans l’histoire ivoirienne.
Au Secrétariat national au renforcement des capacités, où il a été nommé le 2 août 2017, Zoro Bi Ballo travaille au quotidien à « formuler une stratégie nationale pour accélérer le développement d’un capital humain consistant et des capacités institutionnelles et opérationnelles nécessaires à toute économie qui se veut émergente ». Une mission qui succède aux nombreuses autres que le magistrat a eu à assurer depuis son apparition sur la scène médiatique ivoirienne. Le député de Sinfra a eu un parcours assez mouvementé depuis le 28 septembre 1999, jour où il avait délivré un certificat de nationalité à Alassane Ouattara, ennemi public numéro un à l’époque. Cet acte, ordinaire pour le juge qu’il était à l’époque, va pourtant lui attirer de nombreux ennuis. Entre les pressions des autorités d’alors, qui tentent de faire annuler l’acte qu’il a signé, et les rumeurs de menaces de mort qui circulent à son encontre, il se résout à prendre le chemin de l’exil et se retrouve en Belgique. Une mésaventure qu’il transformera en un tremplin studieux. Déjà titulaire d’une maitrise en droit public, Zoro se lance à la quête d’un DES en Droits de l’homme à l’université Saint Louis de Bruxelles et poursuit par ailleurs des études en Relations internationales à Paris.
Prudent En 2013, l’ancien Directeur général de l’Agence Ivoirienne de la coopération francophone (AICF) entrera véritablement en politique en posant ses valises au Rassemblement des républicains (RDR). Perçu comme un héros au sein de cette formation politique, il s’intègre très vite et devient une figure de proue de l’actuel parti présidentiel dans la région de la Marahoué. Méticuleux et prudent, il n’hésite pas à démissionner de son poste de Président du conseil national des Jeux de la Francophonie en 2015, pour, dit-il, « laisser la place à un professionnel au profil et à l’intérêt mieux indiqués, orientés vers l’organisation d’événements sportifs et culturels » et part faire un bref passage au ministère des Affaires étrangères, où il fait office de Directeur des affaires juridiques et consulaires. À 50 ans, le membre fondateur du Mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH) n’a rien perdu de son engagement pour la promotion des libertés individuelles et reste un fervent défenseur de la non violence et la culture démocratique.
Malick SANGARÉ