Les élections présidentielles en Côte d’Ivoire auront lieu le 31 octobre prochain et déjà les candidats se bousculent au portillon. Au nombre des prétendants à la couronne, Marcel Amon-Tanoh, ancien bras droit d’Alassane Ouattara, qui a décidé de s’émanciper de la tutelle de son ex mentor pour briguer la magistrature suprême.
La déclaration de candidature de Marcel Amon-Tanoh, intervenue ce 22 juillet à Abidjan, est loin d’être une surprise. Depuis sa démission du gouvernement le 28 mars dernier, l’homme n’a cessé de donner corps à son rêve présidentiel à travers une série d’initiatives et de déclaration notamment sur les réseaux sociaux, où il a entrepris depuis une campagne de charme auprès des internautes, comme pour annoncer les couleurs.
« Je veux être le trait d’union entre tous les ivoiriens » a-t-il déclaré lors de son annonce de candidature. Une posture qui tranche avec les postures d’opposants « belliqueux » comme l’ont été certains ex alliés du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). « MAT », comme l’appelle ses proches, veut tracer sa voix et se donne les moyens de ses ambitions. L’ancien ministres des affaires étrangères s’est offert les services de l’agence de communication de sa fille, et a engagé un ancien diplomate européen, Thierry de Saint-Maurice, comme conseiller stratégique et se souci très peu de son manque d’ancrage véritable dans le paysage politique ivoirien. « Macron avait-il un bastion en France avant de devenir président ? » rétorque-t-il à qui veut l’entendre.
Marcel Amon Tanoh, 68 ans, a débuté sa carrière politique au Pdci Rda. Durant 3 ans (1980-1983) il occupe le poste de secrétaire générale de la mairie de Cocody. À la création du Rassemblement des Républicains (RDR) en 1994, il rejoint Alassane Ouattara avec qui il cheminera durant 30 longues années, en gravissant les échelons au sein de son appareil politique. Il demeurera longtemps au poste du directeur de cabinet du Président de la République, avant d’être appelé à prendre la tête de la diplomatie ivoirienne en 2016. Hormis la politique, Amon Tanoh a dirigé d’importantes entreprises aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger, parmi celles-ci l’on peut citer la SICD (Société ivoirienne de confection et diffusion) à Paris (1983-86), la Siepam (Société d`import-export de produits agricoles et de marchandises) à Abidjan (1986-96) et la African Commodity Trading Company (ACTC) à Londres (1986-92). C’est en somme un homme d’expériences qui a décidé de faire front avec son destin en allant solliciter le suffrage des ivoiriens pour pouvoir mettre en œuvre « sa vision » pour ce pays qu’il chérit tant.
Malick SANGARE