Longtemps attendue, la liste des membres du bureau du RDR a été publiée dans la soirée du 20 novembre, déjouant tous les pronostics. La Présidente Henriette Dagri Diabaté, qui y a apporté sa touche personnelle, est bien consciente qu’elle n’a pas vidé tous les contentieux.
Avec 33 Vice-présidents, le Rassemblement des républicains (RDR) a désormais son nouveau bureau politique depuis le 20 novembre et a pris à contrepied tous les analystes politiques, qui annonçaient un bureau élargi, avec l’entrée de plusieurs cadres proches de Guillaume Soro. Si ce dernier fait son entrée officielle dans cette instance, tous ses fidèles lieutenants (Alain Lobognon, Sidiki Konaté, Affoussiata Bamba Lamine) perdent leurs postes.
Rassemblement ? Visiblement, ce bureau politique, composé en majeure partie d’anciens ministres (15) ou de ministres en fonction (7), vise à contenter un grand nombre de cadres du RDR et à leur donner du coffre dans leurs régions respectives. Mais il suscite déjà beaucoup d’interrogations. « N’est-il pas pléthorique ? Pourquoi des Vice-présidents régionaux alors que les nommés s’occupaient déjà de ces zones ? », nous a lancé au téléphone un cadre du RDR, qui ne comprend pas non plus pourquoi certaines régions (5) comptent deux Vice-présidents. « La configuration actuelle est conforme aux recommandations du troisième congrès et le maillage est bien fait, pour contenter tout le monde et relancer la machine », commente un autre habitué de la rue Lepic, siège du RDR. Ce melting pot devrait, tout en calmant les ardeurs des uns et des autres, nourrir des débats houleux à l’interne.
Laissés pour compte En attendant que ce bureau soit probablement élargi à d’autres cadres, notons que les femmes sont faiblement représentées (5 / 33). Si elles s’étaient réjouies de tenir les rênes du RDR, cela met un bémol à certaines ambitions et l’on pourrait dire que les hommes ont repris de la main gauche ce qu’ils avaient cédé de la main droite. De nombreux ex membres du Secrétariat général du bureau précédent n’ont également pas été reconduits. À ces derniers il faut ajouter des proches de Guillaume Soro, quelque peu désabusés. « Nous sommes pris à contrepied. La cohabitation sera difficile, mais pas impossible, même si la nomenclature actuelle ne nous convient pas », laisse entendre l’un d’entre eux, qui s’attendait à un bureau plus vaste, avec des portefeuilles plus « consistants » pour certains soroïstes.
Ouakaltio OUATTARA