L’élection présidentielle se fera probablement avec lui en 2020. Mais, avant cette échéance, le Président du Parlement, Guillaume Soro, teste sa cote de popularité. Les élections municipales se présentent à lui comme le bon contexte.
Plusieurs proches de Guillaume Soro, pourtant militant du Rassemblement des républicains (RDR), n’avaient pas obtenu le parrainage de ce parti lors des législatives de novembre 2016. Certains, sous une bannière indépendante, ont pourtant raflé la mise devant les partis traditionnels. Pour les municipales à venir, Guillaume Soro, à qui l’on attribue des intentions de candidature (lui-même reste muet sur la question mais affiche ses ambitions) veut tester le terrain afin de se faire une idée de sa cote de popularité et de celle de ses hommes, qui pourraient être ses directeurs locaux de campagne.
Défis « La moisson a été maigre lors des législatives parce que les choses n’étaient pas bien ficelées, mais aussi parce que le contexte était quelque peu tendu », reconnait l’un des proches de Soro. Selon lui, il y a désormais « plus de visibilité dans la stratégie ». Une cinquantaine de candidats, sur 201 communes, devrait être mise en mission, parrainée officiellement ou non par Guillaume Soro. « Certaines zones clés ont été ciblées. Il s’agira de faire en sorte d’obtenir des communes stratégiques sur tout le territoire afin de tracer une carte géographique de notre probable électorat avant 2020 », confie un autre proche. Il ajoute que certains candidats ont postulé pour avoir l’aval du RDR, quand d’autres ont préféré aller tenter leur chance en indépendants. Trois à quatre communes sont ciblées dans le district d’Abidjan et certaines grandes villes, comme Bouaké, Man, Korogho, Ferké, Bondiali (anciennement sous contrôle de l’ex rébellion) sont également dans le collimateur des « Soroïstes », pour lesquels « il n’est pas question de rater le rendez-vous de 2020 ». Mais, au-delà de ces villes, d’autres communes du sud, de l’est et de l’ouest devraient enregistrer des candidatures. « Même si les chances de gagner de certains de nos candidats sont maigres, il faut tout de même les tester, afin d’avoir une idée de l’opinion de toutes les zones électorales », confie l’un de nos interlocuteurs, qui pense que des recrutements pourraient être faits au sein du PDCI et du FPI. Au sein du RDR, malgré les apparences, l’atmosphère est à la méfiance entre de nombreux cadres.
Ouakaltio OUATTARA