Malgré la mise en berne des activités des partis ayant décidé de se fondre dans le RHDP, les luttes internes font rage par moment. C’est le cas du MFA, ce petit parti qui, depuis son président fondateur connait une instabilité.
En 2016, les cadres du Mouvement des forces d’avenir (MFA) destituaient le Président fondateur Innocent Anaky Kobenan au profit d’Anzoumana Moutayé. Fin 2018, ce dernier était à son tour destitué au profit d’Issiaka Ouattara. Depuis le 10 août, Yaya Fofana se présente comme le nouveau Président du parti, engageant ainsi un bras de fer avec le Issiaka Ouattara. Tous les Présidents destitués continuent de se proclamer leaders de ce petit parti, écartelé entre le RHPD au pouvoir et l’opposition.
Jamais 2 sans 3 « Le Mouvement des forces d’avenir connaît une instabilité institutionnelle et politique profonde qui oblige la plupart des organes du parti et les militantes et militants de base à prendre leurs responsabilités face à l’histoire, en dénonçant ici et maintenant, vigoureusement et avec la dernière énergie, des faits de gestion du Président Issiaka Ouattara et son système de fonctionnement », balance Yaya Fofana, jusque-là Vice-président et Porte-parole. Une déclaration qui fait de lui d’office le nouveau Président du MFA. La réaction du camp Issiaka Ouattara ne s’est pas faite attendre. Tout en qualifiant cette sortie de « nulle et sans effet », ce dernier dit être encore à la tête de ce parti. Entre accusations et dénonciations, les deux camps, qui revendiquent pourtant leur adhésion au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), s’empoignent et espèrent gagner le désormais « combat des frères ennemis ». « Ils ont travaillé ensemble pour la chute d’Anaky Kobenan au profit de Moutayé et pour la chute de ce dernier au profit d’Issiaka Ouattara. Rien de surprenant à ce qu’ils s’affrontent » lance de façon ironique un ancien militant de ce parti resté proche d’Anzoumana Moutayé. En fond de crise, l’absence du MFA du gouvernement et à la tête de directions des structures étatiques. Dans cette crise, qui éclate dans un contexte de nomination de directeurs généraux, chaque camp espère être l’interlocuteur direct du Premier ministre en cas de consultations. En attendant, chacun se tourne vers ce qui reste encore des sections du parti afin d’avoir avec lui la majeure partie de la base. Les deux groupes se défient et chacun cherche des soutiens au sein de l’appareil RHDP. Sauf que l’agenda du RHDP ne se prête pas à « ce genre de querelles inutiles », prévient un cadre de la coalition au pouvoir.
Ange Stéphanie DJANGONE