L’échéance avance à grands pas et chaque camp s’active. En plus de gérer les contradictions internes, chaque parti ou coalition tente d’avancer ses arguments. C’est déjà l’heure de la précampagne.
Certains n’ont pas attendu longtemps avant d’annoncer leur candidature. Les plus connus, Mamadou Koulibaly et Guillaume Soro, seront dans la course. Candidat en 2015, Pascal Affi N’Guessan multiplie les sorties pour sa candidature, mais prévient : « si Laurent Gbagbo est libre et que nous décidons qu’il soit le candidat du Front populaire ivoirien (FPI), il sera mon candidat ». La pression est forte du côté du Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP) et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Ce ne sont pas les velléités de candidature qui y manquent. Mais, dans ces deux formations, on est scotché à la décision des Présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié.
Vers un duel? En convoquant un bureau politique pour le jeudi 14 novembre, le PDCI espère trouver enfin une date pour la convention qui devra désigner son candidat. Henri Konan Bédié cumule de plus en plus de soutiens à l’interne et sa désignation serait presque « actée », dit un membre du bureau politique. Reste à savoir si elle fera l’unanimité et si ceux qui ont fait connaitre leur intention d’aller à la compétition sous les couleurs du PDCI accepteront le verdict de la convention. Il s’agira donc de trouver un consensus pour ne pas voir l’électorat exploser entre plusieurs candidatures, celles de Bertin Kouadio Konan (KKB), de Charles Konan Banny qui, même s’il a pris du recul, n’a pas encore fait le deuil de ses intentions présidentielles et de Jean-Louis Billon et Thierry Tanoh.
En face, Alassane Ouattara observe encore et pourrait bien accepter un « duel avec Bédié ». Les candidats putatifs que sont Daniel Kablan Duncan, Amadou Gon Coulibaly, Ahoussou Jeannot, Hamed Bakayoko, etc, se rasent chaque matin en pensant que leur heure a sonné. Chacun multiplie les actions et espère être au moins sur le ticket en cas de candidature d’Alassane Ouattara, sur lequel la pression pèse fort. « Un duel Ouattara - Bédié pourrait tuer l’enjeu des élections de 2020. Il faut un passage du témoin à une autre génération, afin de tourner une grande page », observe un diplomate, pour lequel de nouveaux visages à la tête de la magistrature suprême s’imposent.
Ange Stéphanie DJANGONE