Numéro 1 de GPS à Paris, le mouvement de Guilaume Soro, Roger Banchi a déjà travaillé avec ce dernier dans le cadre de la rébellion avant que les choses ne se dégradent entre les deux hommes.
Quand la rébellion éclate en 2002, Roger Banchi fait partie des premières figures. Peu bavard à l’époque, il finit par se faire discret et s’éloigne de ses compagnons. Dès son âge, l’on lui connait une proximité avec des jeunes de son âge comme Hamed Bakayoko dont il a été directeur de campagne en 2000 à Cocody lors des élections municipales.
Verbe tranchant Toujours caché derrière ses lunettes, Roger Banchi, la cinquantaine montante, a de tout le temps pris des positions assez tranchées. L’homme d’affaire qu’il est perd plusieurs de ses soutiens et se trouve quelque peu ruiné. Numéro 2 de la rébellion à cette époque, il n’hésite pas à déposer ses bagages au gouvernement en 2003 alors que ces camarades disent niet. Il se murmure à l’époque qu’il a touché « une forte enveloppe » de la part du camp Laurent Gbagbo qui multipliait les actions afin de fragiliser la rébellion. Il flirte discrètement avec certains pontes du régime à Abidjan mais cela est de courte durée. Il s’éloigne ainsi de la politique, quitte la Côte d’Ivoire et tente de reprendre les affaires sans succès. Les portes tant du côté de l’opposition, de la rébellion au du pouvoir lui sont fermé. Personne ne voulait « s’afficher avec lui car son goût pousser pour l’argent pouvait le faire changer de conviction du jour au lendemain » se rappelle un ancien membre de la rébellion. En 2011, il se montre très critique à l’endroit de Guillaume Soro qu’il ne manque pas de tancer dans une série de tweet. Ses critiques se feront par la suite à l’endroit de la gouvernance Ouattara. Quand son ancien compagnon Guillaume Soro tombe en disgrâce, il se rapproche rapidement de ce dernier. « Nos chemins n’auraient pas dû se séparer. Nous n’avons pas eu le temps de mieux nous expliquer sur certains choix » confie-t-il à certains de ces proches pour expliquer son revirement. Désormais membre du mouvement mis en place par Guillaume Soro (Générations et peuples solidaires) dont il assure la direction depuis décembre, Roger Banchi rêve d’un comeback fracassant sur l’espace politique. Mais au sein de la sorosphère, la confiance n’est pas pour autant totalement de retour. « Notre leader Guillaume Soro ne repousse personne. Plusieurs de ses compagnons qui l’avaient abandonné sont de retour. Il a une histoire particulière avec chacun d’entre eux comme il a pour habitude de nous le rappeler. Mais en homme politique avertis, il reste sur ses gardes » nous confie l’un d’entre eux. Selon ce dernier, le climat actuel est propice à la méfiance générale autour de Guillaume Soro et « voir certains revenir dans ce contexte, suscite naturellement des interrogations. »
Ange Stéphanie DJANGONÉ