Depuis quelques jours, il a hérité des pouvoirs du Président de l’Assemblée Nationale, que Guillaume Soro, tombé en disgrâce avec la majorité présidentielle, lui a légués. Cadre de la région du Guémon, Priva Oulla Ephrem se voit ainsi chargé de présider aux destinés de l’Hémicycle jusqu’à l’élection de son nouveau président.
C’est un homme de consensus qui prend les rennes de l’Assemblée nationale en ce début d’année, au moment où les brouilles se sont accentuées entre Guillaume Soro et les autres élus issus du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Presque poussé à la démission, l’ancien Secrétaire général des forces nouvelles n’a eu d’autre choix que de déléguer ses pouvoirs à son Vice-président, le temps de préparer sereinement son départ.
Audacieux Réélu député de la région du Guémon en 2016, Oula Privat a montré qu’il pouvait faire don de sa personne pour le bien de la communauté. Il n’a pas hésité à retirer sa candidature aux dernières élections régionales pour préserver la paix sociale dans la région, qui semblait être menacée par l’adversité naissante entre les différents candidats. « Aujourd'hui, pour mettre un terme aux nombreuses dissensions qui ont fait jour dès l'entame de la reprise du scrutin, dissensions susceptibles de mettre à mal le climat social encore fragile, comme le démontrent les soubresauts qui y sont enregistrés encore, j'annonce le retrait de ma candidature à l'élection régionale du 16 décembre 2018 », avait-il déclaré après quelques jours de campagne électorale.
Audacieux, il n’avait pourtant pas hésité à défier le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et le Président du conseil régional sortant, Evariste Méambly, en se portant candidat à ces élections locales. Son ambition était de rassembler le maximum de cadres pour aider au développement de la région. « Avec d’autres cadres de poids, de poigne et de haute stature, dont regorge le Guemon, nous avons décidé de mutualiser nos diverses expériences avec toutes les forces vives, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, pour relever ensemble notre région martyre des graves crises qu’a connues notre pays et dont l’ouest est la grande victime », professait-il. Une ambition qui a tourné court. L’homme politique, cinquantenaire, devra consacrer les prochaines semaines à préparer la transition qui s’annonce à la tête de son institution. Il préside ainsi depuis le 25 janvier, et ce jusqu’au 20 février, l’Assemblée nationale.
Malick SANGARÉ