Maire sortant de la commune de Mbengué, Mamadou Soro n’a pas été retenu par la direction de son parti pour briguer un second mandat malgré son « bilan flatteur ». C’est sans rancune que le cadre des impôts partage son expérience de chef d’une collectivité locale.
Est-ce pour insuffisance de résultats de votre candidature n’a pas été retenue par votre parti pour les élections à venir ?
C’est une grande question. J’ai déjà indiqué par ailleurs que je ne savais pas moi-même jusqu’à présent pourquoi. Parce que s’il y a une question sur laquelle je peux être mis en difficulté ce n’est pas mon bilan. Ce n’est pas de l’auto satisfécit mais j’ai reçu quand même le prix du meilleur maire de l’intérieur du pays en mars dernier. Un prix qui est loin d’être fantaisiste, s’il s’agit du mérite, je peux donc dire que notre conseil municipal a tiré son épingle du jeu avec les modestes moyens qui étaient à sa disposition. Vous pouvez vous rendre à Mbengué pour interroger les populations et constater par vous-même ce qui a été fait. Donc ce n’est pas pour une question e rendement que nous n’avons pas été retenus. Cela dit c’est le parti qui décide et je n’ai pas l’intention de contester la décision du parti.
Pourquoi ne pas vous présenter en indépendant comme le font certains en ce moment ?
Je pense qu’il faut savoir s’arrêter. J’ai été élu en 2013 comme indépendant puis j’ai rallié le parti mais je pense qu’aujourd’hui nous n’avons plus rien à prouver aussi bien du côté de la gestion de notre commune que de notre militantisme au sein du parti. C’est plus par discipline en fait. Nous considérons que le parti est souverain, il a décidé et on s’aligne.
Faut-il de grands moyens financiers pour battre campagne aujourd’hui?
Je n’ai fait qu’une seule campagne, je suis allé en indépendant avec des fonds propres avec aussi le soutien des amis et des parents et les personnes présentes sur ma liste, chacun a contribué à son niveau. Maintenant chacun fait sa campagne en fonction de ses moyens. Mais ce qui compte le plus c’est le programme qu’on présente aux populations, si vous n’arrivez pas à convaincre les électeurs avec vos idées l’argent n’y pourra rien. Pour moi donc les grands moyens ne sont pas toujours necessaires.
Où se situe la limite entre les actions du gouvernement et celles d’un maire dans une commune ?
Déjà il faut savoir que la mairie est un démembrement de l’État, la commune rentre dans la politique de décentralisation. L’État donne une partie de son pouvoir aux maires et aux présidents de conseils régionaux qu’ils exercent sur le territoire de leur ressort. Dans ce cadre il y a un cahier de charge qui est bien définit par rapport à l’action des différentes parties. En principe, les uns ne peuvent pas marcher sur les plates-bandes des autres parce que chacun à son domaine d’activités bien défini. C’est vrai que pour des raisons politiques certaines autorités municipales s’accaparent les actions de l’État pour des raisons évidentes mais en réalité ce que fait l’État appartient à l’État et non aux maires. Au regard même des moyens dont disposent certaines mairies de l’intérieur du pays qui ont un budget qui n’atteint pas souvent 100 millions, un maire ne peut pas s’attribuer les travaux de bitumage d’une route par exemple. Mais au-delà du budget que l’État met à la disposition d’une mairie et des ressources propres à la municipalité tout dépend aussi des relations qu’un maire peut tisser avec des bailleurs, des mécènes pour l’aider à travailler.
Comment s’établit le budget d’une mairie ?
Une mairie dispose de deux ressources principales, la subvention de l’État et les ressources propres. L’État alloue une certaine somme à la mairie pour lui permettre de faire face aux charges de fonctionnement, payer les salaires et autres. Et il y a un volet investissement qui est aussi couvert mais l’enveloppe est insignifiante pour une commune comme la nôtre. C’est pour cela que nous faisons de la recherche de financement avec des opérateurs privés et des mécènes pour nous épauler. Sinon le budget de la mairie c’est à partir de ses ressources propres pour des grandes communes qui connaissent une activité économique importante et ensuite vient l’apport de l’État.