Plus l’on avance dans le calendrier électoral, plus les Ivoiriens retiennent leur souffle. Après une semaine de tensions par endroits, le calme est revenu, en attendant la liste officielle des candidats en lice.
Le président de la Commission électorale l’a déjà annoncé. Au moins 35 candidats à la candidature n’ont pas déposé de dossiers complets auprès de son institution. Les pièces manquantes vont du manque ou à l’insuffisance des parrainages au non-paiement de la caution de 50 millions de francs CFA, en passant par la non présentation de l’attestation de régularité fiscale. Moins de 10 candidatures sur les 44 déposées devraient être retenues finalement, si l’on s’en tient à cela.
Bombes à retardement Bien que ne figurant pas sur la liste électorale, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont déposé leurs dossiers de candidature, « même incomplets », selon des sources proches de ces derniers. Manque d’extrait de casier judiciaire et de certificat de résidence pour Laurent Gbagbo et manque d’attestation de régularité fiscale pour Guillaume Soro. « C’est plus un acte politique qu’une volonté réelle de vouloir aller aux élections », pense un diplomate en poste à Abidjan. Un avis partagé par certains observateurs selon lesquels le rejet de leurs candidatures pourrait susciter à nouveau des violences. Une situation qui apporte de l’eau au moulin de ceux qui militent pour un report des élections en vue de réformer la Commission électorale et d’organiser un scrutin inclusif et ouvert. Le rejet de certains dossiers pour pièces incomplètes et le maintien de la candidature d’Alassane Ouattara pourraient crisper encore plus le climat social.
En embuscade Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui investit son candidat ce samedi 12 septembre, risque de se retrouver dans un dilemme : aller aux élections sans ses alliés ou les convaincre de le soutenir même en étant hors-jeu. L’équation s’annonce plus que difficile pour la seconde option. Pascal Affi N’Guessan, Mamadou Koulibaly, Albert Mabri Toikeusse et Amon Tanoh Marcel, même s’ils ne pèsent pas grand chose, attendent patiemment la liste des candidats retenus. Leurs dossiers semblent ne pas souffrir d’irrégularités et ils espèrent ne pas avoir à affronter le Président Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession. Les candidats retenus auront deux semaines de campagne à compter du 15 octobre, pour un scrutin très attendu et prévu pour le 31 octobre prochain.
Yvann AFDAL