Après avoir perdu coup sur coup deux héritiers putatifs du Président Alassane Ouattara et en pleine organisation des obsèques du Premier ministre Hamed Bakayoko, des questions se posent. Qui portera désormais le combat ?
Que ce soit au siège annexe du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ou dans les salons des cadres et militants de ce parti, la question est sur toutes les lèvres. Qui pour succéder à Hamed ? Lui qui, après Amadou Gon Coulibaly, avait le chemin tout tracé devant lui et qui avait réussi à s’imposer comme l’unique alternative. Si le parti sort fort des élections législatives du 6 mars dernier, il doit affronter cette autre épreuve, face à une opposition qui espère rebondir d’ici 2025 avec la coalition PDCI / EDS.
Incertitudes « Trop tôt pour en parler. Nous sommes dans un moment de deuil. Quand le temps viendra, nous en parlerons », lance un cadre du RHDP interrogé sur la succession d’Hamed Bakayoko dans le parti. Il laisse un grand vide, tant au niveau d’Abobo, premier bastion du RHDP, qu’à celui de la proximité avec les militants de base, notamment les jeunes. Il était pressenti à la présidence du directoire du parti et sa disparition laisse un grand vide. « C’était une pièce maitresse. Avec la disparition d’Amadou Gon, les cadres n’étaient pas véritablement préparés à recevoir ce second choc. Même si plusieurs noms peuvent circuler, très peu auront la dimension d’Hamed Bakayoko », prévient un autre cadre, les yeux plongés dans le vague. « Il nous appartient de ne pas perdre de vue le combat qu’ils (Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko) ont mené. Il nous revient la lourde tâche d’assurer et d’assumer l’héritage qu’ils nous laissent », se veut plutôt optimiste un autre cadre de la direction exécutive. Ce dernier poursuit en indiquant que le RHPD, principale force politique du pays, regorge de nombreux cadres dynamiques, autour du Président du parti Alassane Ouattara, vers lequel « les oreilles restent tournées pour la suite de la marche ». Le RHDP devra attendre la rentrée parlementaire, prévue le 1er avril, la nomination des prochains Vice-président et Premier ministre et la composition d’un gouvernement avant de songer à une recomposition interne pour les futures batailles, notamment les sénatoriales à venir, de même que les municipales et régionales de 2023. La porte est ainsi ouverte à de nouvelles ambitions présidentielles.
Yvan AFDAL