Sa décision est attendue pour la mi-juin. La candidature d’Henri Konan Bédié ne dépend certes pas de celle du Président Alassane Ouattara mais la décision de ce dernier lui met une pression. D’autant plus qu’au sein de son parti, les volontés sont nombreuses.
Au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), il incarne le point central vers qui tous convergent. À 87 ans Henri Konan Bédié n’a pas encore renoncé à son ambition politique, celle de reconquérir le pouvoir. Un pouvoir perdu en 1999 après un putsch que le « Sphinx de Daoukro n’a jusque-là pas encore digéré. Mais beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Il n’est plus le maître incontesté du PDCI. Contesté par moment depuis 2011, il a reçu bien de coup tant des adversaires qu’en interne. Mais Henri Konan Bédié a son agenda et le garde bien au secret.
Dans l’arène En 2010 déjà, il parlait de « mener un dernier combat ». Mais les choses ne se sont pas passées comme prévue. Battu au premier tour, Henri Konan Bédié a encaissé le coup mais a toujours ruminé vengeance. Le faiseur de roi d’hier estime que son autre heure a sonné. Alassane Ouattara n’étant pas candidat, il peut bien tenter sa chance. « La constitution lui permet d’être candidat, mais sa santé le lui permet-il ? » S’interroge certains de ces proches qui pensent encore que Bédié mène un combat pour d’autres cadres un peu plus jeune. Mais Henri Konan Bédié se dévoile peu. Et cela freine plusieurs ambitions mal contenues. Dans son cercle restreint, celui qui aura été ministre de l’économie et président de l’assemblée nationale avec Houphouët Boigny, n’est pas non plus bavard. Même s’il a réuni autour de lui tous les anciens ministres de l’époque où il était encore président, Henri Konan Bédié garde un œil attentif sur plusieurs cadres qui pourraient le titiller après le mois de juin. C’est qu’Henri Konan Bédié n’est pas sûr de maintenir la cohésion autour de sa candidature. Et la non candidature d’Alassane Ouattara exerce une douce pression sur ce dernier. « La question sera à l’ordre du jour en juin. Pour l’heure nous travaillons à avoir de bonnes conditions de participation aux élections » explique un membre du bureau politique. Les prétendants à la candidature pour le PDCI, face à ce mutisme de Bédié, ont dû revoir leur prétention à la baise sans pour autant renoncer à leurs ambitions. Sauf que Henri Konan Bédié grade un œil sur ces derniers et étouffe par moment leur diplomatie souterraine afin de le convaincre.
Yvan Afdal