Révision de la liste électorale compromise, adoption du Code électoral probablement mise entre parenthèses. Tout est mis en place pour que l’élection présidentielle d’octobre prochain, qui cristallise jusque-là toutes les énergies, connaisse un report. La Constitution est claire là-dessus : elle fixe un délai de report de 90 jours en cas de non tenue de l’élection dans le délai constitutionnel. Le hic, c’est que 90 jours pourraient ne pas suffire pour tout réorganiser. « Les prévisions les plus optimistes annonce la fin de crise sanitaire pour fin juin. Alors que les prémices d’une crise qui pourrait ravager toute l’année 2020 sont perceptibles », explique Jean Konan, analyste. Au niveau de la Commission électorale, l’heure semble être au repos et la reprise des activités n’est pas pour demain. Mais les partis politiques ne sont pas pour autant au chômage. Dans chaque camp, l’on tente de maintenir en haleine les militants en trouvant des « opportunités politiques » autour de la maladie à coronavirus. Nul ne veut se laisser surprendre. Le RHDP multiplie la communication autour de son candidat là où la convention de son rival, le PDCI, prévue pour juin prochain est hypothéquée. Au sein du FPI, les rencontres de rapprochement entre les deux camps sont au point mort et ne semblent pas avoir fait bouger les lignes. Les enjeux n’ont pas changé et, si la bataille est reportée, elle pourrait avoir lieu avec ou sans certains acteurs clés du moment.
Yvann AFDAL