« Faut-il désespérer de la classe politique ivoirienne ? », tel était le thème de la conférence-débat, organisée le samedi 20 février 2021 à Cocody, par le Collectif des Web activistes pour la promotion de paix et de la cohésion sociale (CWAP). Une activité qui s’inscrit dans le cadre du projet « Campagne de sensibilisation pour les élections apaisées en Côte d’Ivoire ».
Pour cette rencontre d’échange, les organisateurs ont choisi de faire confiance à Dr Arthur BANGA, enseignant chercheur et Désirée DENEO, analyste politique, deux spécialistes de la politiques ivoiriennes pour s’exprimer sur la question.
Pour Désirée DENEO, qui est par ailleurs Secrétaire générale de la Ligue ivoirienne des droits des femmes, et qui a exposé sur le sous-thème 1 : « L’environnement politique ivoirien est-il favorable à la participation des jeunes ? », les jeunes doivent participer au jeu politique, s’ils veulent être acteur du changement et que rien ne se fera sans eux.
« C’est vrai que l’environnement politique ivoirien est hostile à la participation des jeunes, mais qu’ils sachent qu’ils sont une force de proposition. Ils représentent la majorité de l’électorat ivoirien et pour cela, ils ont la capacité de pouvoir faire inverser les choses. », a-t-elle indiqué.
Quant à Dr Arthur Banga, qui s’est exprimé sur l’autre sous-thème : « L’importance de la participation citoyenne dans un processus démocratique. Le cas des législatives », la participation citoyenne est fondamentale d’abord pour la construction la démocratie afin de faire progresser la nation. Et cette participation citoyenne doit avoir pour élément moteur la jeunesse.
« On peut comprendre que dans les conditions actuelles avec la violence électorale que nous avons connu avec quelques déceptions, que les jeunes soient moins enclins à participer à la vie citoyenne. Mais aujourd’hui, je crois qu’il y a un contexte favorable avec des législatives inclusives, de nouveaux médias, des réseaux sociaux, et de la formation qui doit amener cette jeunesse à être de plus en plus présentes de façon citoyenne. », a estimé, le politologue.
Au final, à la question de « Faut-il désespérer de la classe politique ivoirienne ? », les deux intervenants, ont répondu par la négative.
« Il ne faut pas être désespéré de la classe politique ivoirienne. Il faut pouvoir impulser le changement que l’on veut au sein de la classe politique. », a soutenu, Mme DENEO.
« Il y a des signaux alarmants quand on voit des jeunes qui ont aujourd’hui 20 ans et qui n’ont connu que la guerre, les crises post-électorales, des choses qui rendent négatives la perception qu’ils peuvent avoir de la politique ivoirienne. Mais ils doivent plutôt s’appuyer là-dessus pour essayer de rêver à un monde nouveau, un monde plus équitable auxquels ils doivent participer, contribuer et cela ne doit pas les amener à désespérer, bien au contraire à s’engager malgré tout. Nous avons encore de bons modèles politiques sur lequel ils peuvent construire leur vie, leur vision et leur action. », s’est exprimé à son tour, Dr Banga.
Notons que plusieurs associations de jeunesse ainsi que des partis politiques, étaient fortement représentés au cours de cette conférence-débat.
Anthony NIAMKE