Longtemps hors du circuit politique après deux passages à la Primature, Seydou Elimane Diarra avait été remis sur la selle par le Président Alassane Ouattara en 2015, à la tête de la Haute autorité pour la bonne gouvernance. Mais le poids de l’âge et une santé défaillante l’ont empêché d’accomplir sa mission.
On pourrait sans se tromper lui attribuer le sobriquet « d’homme des missions difficiles », tant ses apparitions sur la scène politique ivoirienne ont toujours eu lieu à des moments cruciaux et décisifs. En 1999, quand le Général Robert Guéi lui fait appel pour prendre la tête du gouvernement de transition, il apparait aux yeux de nombreux ivoiriens comme un novice en politique. Pourtant, en 1963 déjà, Seydou Diarra avait été pensionnaire de la prison d’Assabou pour son activisme au sein de l’opposition à Félix Houphouët Boigny. Diplômé de l`École nationale supérieure agronomique de Montpellier, il est l’un des tous premiers ingénieurs agronomes de Côte d’Ivoire et partage sa vie entre sa passion pour l’agriculture, la politique et la diplomatie.
Homme du juste milieu Après avoir prêté main forte à la junte militaire en 1999, l’ancien ambassadeur de Côte d’Ivoire au Brésil est rappelé par l’ex Président Laurent Gbagbo, qui lui confie l’organisation du « Forum de la réconciliation nationale ». Homme de consensus et fin négociateur, il réussit à réunir autour
de ces assises tous les ténors de la vie politique ivoirienne, dont Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Un succès qui lui vaudra d’être sollicité à nouveau en 2003 pour diriger le gouvernement de réconciliation nationale, avec pour principale mission la mise en œuvre des accords de Linas Marcoussis. Le bilan mitigé de cette dernière mission lui coûtera d’ailleurs son poste de Premier ministre, le 4 décembre 2005. Libéré de ses charges politiques, l’ancien directeur commercial de la Caisse de stabilisation (CAISTAB) aspire à vivre une retraite paisible, naviguant entre son appartement dakarois et son domicile à Abidjan, où il possède aussi un bureau sur le front lagunaire du Plateau, dans lequel il continue de faire office de consultant pour certains acteurs de la filière café cacao. En 2015, à la surprise générale, il est rappelé à d’autres responsabilités par le Président Alassane Ouattara, qui le charge de veiller à ce que la bonne gouvernance soit de mise en Côte d’Ivoire. Bien qu’il ait pris à cœur cette nouvelle mission et promis de « l’accomplir avec beaucoup de sérieux », l’ancien Premier ministre, 84 ans, en proie à des soucis de santé, sera libéré de cette fonction afin de lui permettre de « se reposer après plus de 60 ans » au service de la Nation.
Malick SANGARÉ