Discret et le verbe rare, il ne faisait pas office de favori pour les élections locales dans la cité balnéaire de Grand Bassam. Déjouant les statistiques, il devra toutefois attendre la fin du contentieux pour s’installer dans ses habits de maire.
Depuis la fin des élections municipales, la ville de Grand Bassam est rythmée par de nombreuses manifestations de contestation de la victoire de Jean-Louis Moulot. Le maire sortant, Philippe Ezaley, n’entend pas reconnaitre sa défaite et multiplie les actions de rue pour se faire entendre. Le maire élu, quant à lui, joue la carte de la sobriété et préfère jouer l’apaisement, en lançant des messages à son adversaire et en lui tendant la main afin qu’ils se « mettent ensemble pour travailler au progrès de la cité historique de Grand Bassam ».
Ascension fulgurante Plus connu pour ses qualités de technocrate que de politique, Jean-Louis Moulot est entré discrètement en politique à la faveur des élections législatives de 2011. Devenu député suppléant de la circonscription, il continuera son enracinement dans la région en se faisant élire Vice-président du Conseil régional du Sud Comoé.
Cet ancien cadre du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) est dans les arcanes du pouvoir depuis 1998. Il a notamment servi au ministère du Plan auprès de Tidjane Thiam, avant de s’installer à la Primature, où il prêtera main forte aux Premiers ministres Seydou Elimane Diarra et Affi N’guessan. Cette somme d’expériences lui permit plus tard d’intégrer le cabinet du ministre de la Construction, Marcel Amon Tanoh, où il a travaillé en tant que Conseiller et Directeur de cabinet adjoint.
Depuis 2010, c’est la Présidence qui lui a ouvert ses portes. Les premières fonctions qu’il y occupera sont celles de Conseiller en charge des relations avec l’union européenne. Puis, faisant preuve d’une bonne marge de progression, le natif de Bassam finira par prendre le fauteuil du Directeur adjoint du Cabinet de la Présidence, poste qu’il occupe depuis juin 2015. Se rapprochant ainsi du cercle de décision présidentiel et renforçant son image auprès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, dont il gagnera l’estime.
À la base, Jean-Louis est un technicien des travaux publics qui a obtenu un Master en Aménagement du territoire et développement (Université Laval, Québec), ainsi qu’un Bachelor en Sciences politiques (Université du Québec, Montréal).
Dans le bras de fer qui l’oppose au maire sortant de la ville historique de Grand Bassam, Moulot est conscient qu’il joue gros pour ses premiers véritables pas sur le terrain politique. Il est déterminé à protéger sa victoire et s’en remet aux juridictions compétentes du pays pour trancher le litige qui l’oppose à son adversaire.
Malick SANGARÉ