Les tentatives de rapprochement entre les deux tendances du FPI se sont heurtées à de nombreux obstacles et l’on peut conclure qu’elles ont échoué, chacune de deux tendances s’apprêtant à organiser son congrès ordinaire durant le troisième trimestre 2018.
Comme si les tensions actuelles ne suffisaient pas, les deux tendances rivales du Front populaire ivoirien (FPI) ont décidé d’en rajouter à la veille des élections municipales. Elles organiseront chacune de son côté le 4ème congrès ordinaire du parti. Après avoir accepté de reporter le sien à plusieurs reprises, « pour favoriser un rapprochement », Pascal Affi N’guessan est convaincu que cette fois est la bonne. Dans son camp, qui revendique la légalité, rendez-vous a été pris avec plus de 21 000 congressistes les 28 et le 29 juillet au Palais des sports. Une semaine après, les 3 et 4 août, la branche conduite par Aboudrahamane Sangaré se réunira au domicile de l’ex Première Dame Simone Gbagbo à Bonoua (40 km d’Abidjan). Ce choix n’est pas fortuit, il vise, selon les organisateurs à démontrer que leur branche est toujours attachée au couple Gbagbo, dont elle revendique le soutien.
Confirmation Ces deux congrès, qui s’inscrivent dans un vieux jeu de défiance, pourraient ouvrir un nouveau chapitre judiciaire entre les deux clans, qui se disputent la paternité d’un parti qui peine à retrouver ses marques depuis la chute de son mentor, Laurent Gbagbo, en 2011. Candidat à sa propre succession, Affi N’guessan, Président depuis le 3ème congrès de juillet 2001n sera sans surprise réélu pour un mandat de 4 ans par ce congrès, sous le couvert de « la reconquête et de l’alternance en 2020 ». De l’autre côté, de source proche de M. Sangaré, l’unique candidat au poste de Président est Laurent Gbagbo, élu lors du congrès extraordinaire de Mama, en 2015. « Après le congrès extraordinaire de Mama, en avril 2015, aucun congrès électif ne pouvait se tenir avant trois ans, soit avant avril 2018 », révèle notre source, selon laquelle la page Affi N’guessan est définitivement tournée. Preuve d’une conciliation impossible entre ces deux tendances, les deux congrès parallèles mettent fin aux missions de bons offices de personnes proches des deux camps et les engagent dans la conquête du pouvoir en 2020. Chaque camp compte en effet présenter le président de sa tendance comme candidat à une présidentielle qui cristallise toute les attentions.
Ouakaltio OUATTARA