Révélé en 2007 après sa nomination à la tête de la Commission électorale indépendante (CEI), Robert Beugré Mambé a depuis gravi de nombreux échelons, pour devenir le tout nouveau ministre auprès du Président de la République, chargé de l’organisation des Jeux de la Francophonie.
Les préparatifs des 8ème Jeux de la Francophonie accusent du retard. Robert Beugré Mambé, gouverneur du District Autonome d’Abidjan, vient d’être appelé à la rescousse. Cadre du PDCI-RDA, limogé de la tête de la Commission élec- torale indépendante (CEI) en février 2010, à quelques mois de la présidentielle, il avait été nommé à la tête du District d’Abidjan en mai 2011, par le tout nouveau président, Alassane Ouattara. Ce dernier semblait déjà apprécier les qualités de l’ingénieur formé au Centre des hautes études de la construction, et à la très réputée École nationale des ponts et chaussées, à Paris.
L’homme des missions
Là où un comité interministériel a pataugé, et malgré l’arrivée d’un nouveau directeur général du comité d’organisation, nommé il y a quelques mois, en remplacement de son prédécesseur démissionnaire, Robert Beugré aura « l’entière responsabilité » de l’organisation des Jeux de la Francophonie. À 63 ans, le ministre auprès du président de la République est présenté comme une force tranquille et un « bosseur ». L’on se souvient qu’en octobre 2015, quand le président Ouattara recevait les rois Atchans (Ebrié) dans le cadre de sa campagne électorale, il avait lancé à l’endroit de Mambé : « Je veux te nommer ministre, mais quand je vois l’immense travail que tu abats au niveau d’Abidjan, je me demande si cela est encore nécessaire ». Alassane Ouattara faisait allusion aux nombreux succès dans l’organisation des visites des chefs d’État et de gouvernement étrangers à Abidjan, grâce à l’implication de Mambé. Sans oublier d’autres réussites : fêtes des lumières et feux d’artifice en fin d’année.
Un ambitieux grandiloquent
Prédicateur méthodiste et fils de pasteur, Robert Beugré Mambé a toujours nourri de grandes ambitions pour Abidjan, dont il rêve d`augmenter l’attractivité pour la hisser au niveau des grandes métropoles d’Afrique: Johannesburg, Le Caire ou Lagos. Et « Monsieur le Gouverneur » ne manque aucune occasion pour se gargariser de mots, disent de lui les mauvaises langues. L’homme s’en donne à cœur joie à chaque cérémonie, surtout lorsqu’il reçoit des présidents étrangers, à qui il remet symboliquement les clefs de la ville. Soutenu par plusieurs « fans clubs », il lui arrive de s’offrir des intermèdes « griotiques », ce qui fait dire à beaucoup qu’il aime trop les honneurs. Pourtant, certains de ses amis soutiennent que ce n’est pas incompatible avec ses qualités d’« humble serviteur de la nation ».
Oualkaltio OUATTARA