Après avoir obtenu son passeport début décembre, l’ex Président ivoirien a mandaté ses proches afin d’étudier les conditions de son retour avant la fin de 2020. Une sorte de cadeau de Noël pour ses partisans. Mais les choses ne devraient pas se passer comme il le souhaite. Les services du ministère de la Justice travaillent sur les dossiers concernant sa condamnation à vingt ans de prison et les choses ne s’annoncent pas aisées. En plus de Laurent Gbagbo, certains de ses collaborateurs de l’époque, dont Gilbert Aké Ngo et Katinan Koné Justin, avaient été condamnés à la même peine. Il s’agira pour la justice ou pour le gouvernement ivoirien d’amnistier toutes ces personnes afin de favoriser le retour de celles qui sont encore en exil. Pour bien faire, le gouvernement pourrait engager une procédure afin de fermer définitivement tous les dossiers judiciaires concernant la crise postélectorale. Mais, au sein du parti au pouvoir, tous ne sont pas favorables à abandonner complètement toutes les procédures. « Cela pourrait être un mauvais précédent et risquerait de mettre à mal la volonté de la justice de mettre fin à l’impunité. Les auteurs des actes de vandalisme et de meurtres avant, pendant et après la période électorale de 2020, pourraient également revendiquer une amnistie », explique l’un de ses cadres. Tous ces débats pourraient retarder le retour avant la fin 2020 de Laurent Gbagbo, qui devra à nouveau prendre son mal en patience.
Yvann Afdal