FPI : Regards tournés vers la Haye

Le 1er octobre, l’ex Président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé seront à nouveau devant les juges de la Cour pénale internationale. Leurs partisans à Abidjan maintiennent la mobilisation et gardent l’espoir d’une libération prochaine.

Suspendu depuis octobre 2017, le procès de l’ex Président Laurent Gbagbo et du leader de la jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI) reprend le 1er octobre. Les avocats de la défense, qui demandaient un report de l’audience, n’ont pas obtenu gain de cause.

Stop ou encore ? Selon El Abdallah Fadi, porte-parole de la Cour, suite aux requêtes écrites, la Chambre va entendre les observations des parties et participants et leurs réponses sur les questions soulevées par les équipes de la Défense, à savoir « si les éléments de preuve présentés par le Bureau du Procureur seraient insuffisants pour étayer certains éléments de faits et si un jugement d’acquittement total ou partial devrait être rendu ». Les juges, poursuit-il, décideront en temps voulu, après les audiences, si un tel jugement devrait être rendu ou pas et quelle procédure suivre par la suite. Cette audience devra permettre également aux parties de soutenir ou de compléter leurs observations. Pour Geoffroy-Julien Kouao, juriste et analyste politique, ce sera également l'occasion pour la défense, conduite par Me Altit, de demander l'acquittement de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé. Pour rappel, depuis l’ouverture du procès en 2014, une dizaine de demandes de remise en liberté formulées par la défense ont été rejetées par les juges. Mais cette fois les partisans de l’ex homme fort d’Abidjan y croient. Une conviction nourrie depuis le début du procès, et surtout depuis que la Cour a demandé au Procureur Fatou Bensouda d’apporter plus d’éléments de preuve. À l'issue de cette audience, dont la durée est incertaine, la Cour pourrait fixer la date du verdict de l'affaire opposant le Bureau du Procureur à MM. Gbagbo et Blé Goudé. Côté politique, un acquittement devrait les repositionner sur la scène politique nationale. D’autant qu’une candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2020 n'est pas à exclure. À l'inverse, une condamnation, selon Geoffoy-Julien Kouao, contribuerait à gripper la réconciliation nationale et surtout radicaliserait les postures politiques de la galaxie pro-Gbagbo. L’accalmie et la décrispation observées à Abidjan depuis la libération des détenus de la crise postélectorale pourrait donc être de courte durée.

Ouakaltio OUATTARA

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