Taxé d’« oppposant chouchou » du gouvernement, Pascal affi N’Guessan a du mal à se départir de cette étiquette. même après sa dernière sortie, pourtant marquée par un durcissement de ton.
Pascal Affi N’Guessan va devoir attendre un peu encore, avant d’espérer endosser l’habit de chef de l’opposition, qu’un projet de loi adopté par le gouvernement le 6 avril dernier, lui taille pourtant sur mesure. Raison officielle évoquée : les parlementaires font blocage. Tout simplement, parce que pour ces derniers, une fois votée, cette loi pourrait porter préjudice à leurs partis, au cas où ces formations politiques se retrouvaient un jour dans l’opposition. Mais, pour l’ancien Premier ministre, il s’agit d’une manœuvre dilatoire dont le seul but est d’exercer une pression politique sur ses prises de position. Le patron du Front populaire ivoirien (FPI) affirme qu’avec le referendum qui approche, le pouvoir veut monnayer le vote de ses partisans, afin de leur arracher un « oui ».
Recours à la rue
Qu’à cela ne tienne, Pascal Affi N’Guessan, président du FPI et de l’Alliance des forces démocratiques (AFD) a menacé, le 18 août, de prendre la rue à partir de la fin du mois de septembre, pour protester contre la réforme de la constitution. « Nous sommes pour l’instant dans la phase des déclarations, la phase des discours. Nous allons poursuivre ce travail de sensibilisation. D’ici la fin du mois, nous allons faire des meetings de mobilisation partout pour dire que nous ne sommes pas d’accord avec cette nouvelle constitution. Mais si, jusqu’à la fin du mois de septembre, nous n’obtenons pas satisfaction, prépa- rez-vous à descendre dans la rue. Préparez-vous à faire des marches pacifiques dans les rues ! », a-t-il lancé aux militants de sa formation politique. Il a, par ailleurs, insisté pour dire que « l’AFD ne prendra plus langue avec le pouvoir en ce qui concerne le cadre du dialogue permanent avec l’opposition, si le Président de la République n’abandonne pas son projet de réforme constitutionnelle ».
Dérision
Si au sein du FPI, la branche représentée par Aboudrahamane Sangaré reste sceptique sur la nouvelle posture que veut prendre le président du parti, et sur les moyens de la tenir (on s’interroge sur quoi et sur qui il compte), en face, au Rassemblement des Houphouëtistes pour la paix (RHDP), on tourne cette sortie en dérision. Pour la majorité, Affi N’Guessan ne représente pas grand chose sur l’espace politique, et ne peut donc pas mobiliser les foules.
Ouakaltio OUATTARA